Le président congolais ne s’en lasse toujours pas. Pourtant, bien avant de décrocher un second mandat, Félix Tshisekedi promettait de mettre « un peu d’eau dans son vin » pour ce qui est de ses voyages à travers le monde.
Lors de son premier quinquennat, l’objectif brandi par les officiels congolais était que le chef de l’Etat ressuscitait une diplomatie congolaise mise en mal par Joseph Kabila entre 2016 et 2018.
D’ailleurs, depuis, les caciques du régime n’arrêtent de vanter une diplomatie agissante qui a permis à la RDC de se rouvrir au monde et d’attirer les investisseurs, même si l’opposition a toujours dénoncé un gaspillage systématique des fonds de l’État pour des déplacements improductifs.
Le chef de l’Etat qui promettait de se consacrer à son pays au second quinquennat en limitant ses déplacements à l’extérieur a peut-être revu son agenda : il a repris les avions.
Il y a quelques jours seulement, il était en Ethiopie, au sommet de l’Union africaine. Nombreux ont estimé que ce voyage était justifié pour autant qu’un mini-sommet organisé sur place par Joao Laurenço devrait se pencher sur la question sécuritaire de la RDC.
Mais après Addis-Abeba, le président de la République n’a pas raté la Namibie qui venait de perdre son président et où il devrait prendre part aux funérailles. Par la suite, il s’est envolé pour l’Angola le mardi 27 février.
Alors qu’on attendait qu’il rentre au pays pour s’occuper des questions majeurs, Félix Tshisekedi a de nouveau quitté la capitale en prenant un autre vol pour la Belgique où il séjourne depuis ce mercredi 28 février.
Même si à la présidence, on mentionne que les 2 Etats pourraient tabler sur la question sécuritaire, l’agenda du séjour du dirigeant congolais n’est pas très précis.
Des commentataires des réseaux sociaux ne tarissent pas de critiques. Ils regrettent que le président de la République choisisse de s’envoler pour l’étranger alors que la situation sécuritaire, économique et humanitaire des Congolais au Nord-Kivu est alarmante.
« Il devrait venir à Goma, visiter les déplacés de guerre », réagit Serge Mayamba, activiste au sein du mouvement Filimbi.
A moins que le président décide de recadrer les tirs, l’on serait tenter de penser qu’il a réactivé ses tours du monde qui, visiblement, n’ont pas permis de changer la situation en République démocratique du Congo depuis son avènement à la tête du pays.
Charles Mapinduzi
