Plus de 60 ans après son accession à la souveraineté nationale et internationale, la République démocratique du Congo patauge et peine à se relever du fait des régimes qui se sont succédé et qui, plutôt que servir la nation, ont choisi d’agir comme des mercenaires impénitents et de servir leur propre ventre au détriment de la majorité des Congolais.
Le régime Tshisekedi qui a porté tous les espoirs a aussi dessus dès les premiers mois de sa gouvernance. Le slogan « le peuple d’abord » sur lequel était supposé être fondée sa politique a vite été enterré à l’autel des intérêts partisans et personnels.
Face à une gouvernance cavalière, nombreux Congolais qui ont pourtant fait confiance au pouvoir mais qui ont par la suite été déçus ont finalement décidé de prendre les armes contre le régime qu’ils se proposent de déboulonner.
L’un d’eux est Jean-Jacques Mamba. Cet ancien député du MLC a défendu Félix Tshisekedi comme personne ne pouvait l’imaginer. Il a plusieurs fois avancé que l’actuel président congolais était un salut pour la République. Cependant, peu à peu, celui-ci a été confronté à la réalité et aux évidences du régime jusqu’à se convaincre qu’en réalité, Félix Tshisekedi était le mal congolais.
Il y a peu, cet ancien porte-parole du MLC de Jean-Pierre Bemba a rejoint l’Alliance fleuve Congo (AFC/M23) de Corneille Nanga. Depuis la Belgique où il s’est exprimé, il a même appelé à chasser Félix Tshisekedi du pouvoir pour mettre en place une politique salutaire pour le pays.
Puis, le lundi dernier, il s’est de nouveau confié à la presse. D’abord, il s’est refusé d’être un rebelle mais s’est pris pour Étienne Tshisekedi qui avait été obligé de s’allier au RCD pour combattre Laurent Désiré Kabila.
« A la prise de Goma par l’AFDL, l’UDPS avec la signature de feu Tshisekedi, avait mandaté officiellement à Goma, en provenance de Bruxelles, Alidor Beya, Gilbert Kankonde, Omer N’Kamba pour représenter l’UDPS. Tshisekedi signe avec le RCD Goma, mouvement rebelle, et crée l’alliance pour la sauvegarde du dialogue. Le feu Tshisekedi était traître, rebelle ou les 2 à la fois? », s’interroge-t-il avant d’ajouter.
« Quand l’UDPS prend une direction, elle est bonne. Quand elle s’en détourne et que les autres la prenne, elle devient mauvaise », se dit-il.
Dans la foulée, il décrit l’incompétence au sommet de l’Etat qui implique les fonctionnaires publics dans une situation inédite de crise économique. Il présente également la situation sécuritaire qui secoue le pays.
« Parlons des insuffisances, des carences et de l’incompétence, du dollar qui grimpe, des fonctionnaires qui peinent, des militaires qui refusent de se battre, des assassinats, des persécutions, des arrestations arbitraires, de la corruption, des détournements, de l’insécurité à tous les niveaux, du schisme de la cohésion nationale et du tribalisme. En une phase, parlons de l’inaptitude au sommet de l’Etat ».
Par ailleurs, parlant du bradage des ressources naturelles congolaises, Jean-Jacques Mamba mentionne le fait que la famille Tshisekedi s’est appropriée de nombreux carrés miniers qu’elle pille en sa guise.
« Le Rwanda pille le Congo. Mythe ou réalité ? La famille qui détient, aujourd’hui, le plus de carrés miniers en République démocratique du Congo, c’est la famille Tshisekedi. Cette famille ne pille pas mais elle se sert », avance-t-il.
Au pays, des Congolais dénoncent constamment l’enrichissement de la minorité alors que des millions de Congolais croupissent toujours dans la misère. Par exemple, un député national est payé jusqu’à plus de 20 mille dollars alors qu’un enseignant ou un militaire atteint difficilement 100$ le mois.
Charles Mapinduzi
