La République démocratique du Congo navigue à vue. Entre juillet et août 2023, elle a accueilli les jeux de la Francophonie qu’elle a organisés avec faste jusqu’à marquer le monde francophone.
Des informations entrecoupées ont rapporté que l’organisation avait coûté à la République plus de 324 millions de dollars pour un budget initial estimé à 66,9 millions, selon les organisateurs.
Le pays était totalement impliqué et la réussite de l’événement avait été mis à l’actif du chef de l’Etat. Mais, il faut mentionner que c’était en pleine invasion de la République démocratique du Congo par le Rwanda via le M23.
Quelques 8 mois après, les autorités de Kinshasa estiment inopportun de célébrer le 20 mars dédié à la Francophonie dont ils ont organisé les jeux avec ferveur.
A les en croire, l’attitude est consécutive à la situation sécuritaire imposée notamment par le Rwanda via la rébellion qui s’est emparée des pans entiers du territoire congolais, dans le Nord-Kivu.
Dans la foulée, alors que le Congo est toujours le plus grand pays francophone dans le monde après la France, les dirigeants remettent en cause l’impact de la Francophonie sur la RDC, estimant que celle-ci aurait dû jouer un rôle majeur en faveur du Congo Kinshasa.
« Le coeur n’est donc pas à la fête mais c’est l’occasion de jeter un regard critique sur l’appartenance de la RDC à la communauté francophone, sur le rôle qu’elle peut jouer au sein des instances de la Francophonie, sur les bénéfices que la RDC peut en tirer, sur la Francophonie comme instrument au service des intérêts stratégiques de la RDC, sur la Francophonie comme espace de concertation, de dialogue politique et de solidarité internationale, sur la communauté francophone comme espace linguistique de coopération économique et culturelle », a indiqué Mabiala Ma-Umba, délégué congolais à la Francophonie.
Partant de ce qui précède, il encourage un examen critique de la contribution du pays au sein des instances de la Francophonie et de l’utilisation de cette appartenance comme un instrument au service des intérêts stratégiques de la RDC.
Comme personne de l’ignore, la République démocratique du Congo a souvent accusé la France d’être « froide » vis-à-vis du régime de Kigali qui agresse le Congo. Puis, le fait, pour la Francophonie, d’être dirigée par une Rwandaise passe mal à Kinshasa. Louise Mushikiwabo a souvent été accusée de pencher la balance vers son pays, en défaveur du Congo, au sein de cette organisation internationale.
Charles Mapinduzi