Après les violences qui ont été enregistrées en ville de Goma (Nord-Kivu) la matinée du mercredi 30 août dernier, l’armée congolaise a dressé un bilan officiel de 7 morts dont un policier lynché par la foule. Les manifestants tués étaient essentiellement issus de la secte Wazalendo qui exigeait le départ des casques bleus onusiens.
Toutefois, les forces vives, elles, ainsi que de nombreux témoins qui ont directement été victimes ont affirmé le contraire. Au lieu de 7 personnes tombées, celles-ci ont parlé de près de 50 morts. D’ailleurs, des vidéos qui ont montré des militaires chargeant des corps dans leurs pickups attestent que plus d’une vingtaine de citoyens ont péri au cours de cette tentative de manifestation.
Ce jeudi 31 août, alors que le porte-parole du gouverneur parlait de 7 morts, un document interne de l’armée semble corroborer la version de la société civile, forces vives. Ce document reprend que 48 personnes dont un policier sont mortes alors que 75 autres ont été blessées côté manifestants. Par ailleurs, 168 personnes ont été arrêtées. Et parmi elles, Éphrem Bisimwa, responsable de la secte mystico-religieuse Wazalendo
« Le nombre des victimes du carnage mené par l’armée avoisine la cinquantaine », déclarait déjà la LUCHA, le même mercredi.
A noter que des manifestations anti-Monusco ont souvent fait des victimes au Nord-Kivu. En juillet 2022, une dizaine d’autres Congolais ont été tués à Butembo et Goma dans d’autres manifestations des jeunes.
Pour le dernier cas en date, l’armée est accusée d’avoir usé d’une force disproportionnelle contre des manifestants non armés. Les mêmes forces vives regrettent qu’après ce carnage, les autorités de Kinshasa restent silencieuses pour condamner les violences.
Charles Mapinduzi