- Advertisement -spot_img
AccueilNewsRDC : au moins 523 atteintes contre la presse dont 5 journalistes...

RDC : au moins 523 atteintes contre la presse dont 5 journalistes tués et 160 arrêtés sous Félix Tshisekedi (JED)

- Advertisement -spot_img

Journaliste en danger (JED) dresse un tableau sombre de la situation des journalistes en République démocratique du Congo au cours de 5 dernières années qui coïncident avec le quinquennat de Félix Tshisekedi.

Dans un communiqué publié ce mercredi 1 novembre en prélude de la journée internationale contre l’impunité des crimes commis, JED regrette que le mandat qui était censé être celui qui porte l’espoir pour les chevaliers de la plume s’est plutôt transporté en système de répression.

« Un quinquennat considéré comme celui de tous les espoirs pour les journalistes congolais, après le long règne de Joseph Kabila à la tête de la RDC et qui était marqué par des brimades, des attaques et fermetures des médias, des arrestations et violences allant parfois jusqu’aux assassinats des journalistes. Le mandat de Tshisekedi était alors présenté comme celui de la rupture entre l’ancien régime et le nouveau pouvoir, issu de la première alternance politique et pacifique du pays. Le Président Félix Tshisekedi s’étant engagé, dans son discours d’investiture, à faire des médias « des véritables 4è pouvoir » ; à œuvrer pour le respect des droits fondamentaux, et à sensibiliser les forces de sécurité au respect des droits et libertés des journalistes à exercer leur mission d’information sans crainte des représailles« , rappelle Journaliste en danger.

Dans la foulée, il fustige les promesses non tenues du nouveau président et constate qu’aucune action d’envergure n’a été prise, ni sur le plan politique, ni sur le plan judiciaire, ni sur le plan sécuritaire, pour rendre plus sûr l’exercice du métier de journaliste, en dépit de l’adoption d’une nouvelle Loi sur la presse issue des Etats généraux de la Communication et des médias qui n’a jamais été publié au Journal Officiel, plus de huit mois après sa promulgation par le chef de l’Etat.

Pour JED, les conséquences de ces promesses non tenues se traduisent par les assassinats, les menaces, agressions et arrestations des journalistes ; les fermetures et pillages des médias, enregistrés, chaque année depuis son avènement au pouvoir à savoir : 85 cas (2019) ; 116 (2020) ; 110 cas (2021) ; 124 cas (2022) et 88 cas (2023).

Durant le premier mandat de Tshisekedi, rencherit-il, le service de monitoring de JED a enregistré au moins 523 cas d’attaques diverses contre la presse dont 5 journalistes tués ; au moins 160 cas d’arrestations des journalistes ; plus de 130 journalistes et professionnels des médias qui ont été victimes des menaces ou des violences physiques. Sans oublier, les médias qui ont été attaqués, fermés ou des émissions interdites, soit 123 cas enregistrés.

Le rapport-bilan de la liberté de la presse sous Félix Tshisekedi mets également en exergue les cas des journalistes tués ou portés disparus particulièrement dans les provinces de l’Est de la RDC en proie à la violence des groupes rebelles. Au moins 3 journalistes ont été tués au cours de l’année 2021, et un journaliste porté disparu depuis décembre 2020, après avoir été enlevé par des miliciens. Allusion faite à Héritier Magayane, journaliste de la RTNC, station locale de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, qui a été tué, le 8 août 2021, à l’arme blanche par un groupe d’hommes non autrement identifiés; de Barthelemy Kubanabandu Changamuka, journaliste de la Radio Communautaire de Kitshanga (CORAKI FM) émettant à Kitshanga, une localité de la province du Nord-Kivu, assassiné, le 9 mai 2021, dans l’enclos de son domicile par deux hommes armés en tenue civile, de Joel Mumbere Musavuli, directeur de la Radio Communautaire Babombi, émettant à Biakato, chefferie de Babombi, territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, ainsi que son épouse qui ont été attaqués à l’arme blanche, le 14 août 2021, par un groupe d’hommes non autrement identifiés. Le journaliste a succombé à ses blessures tandis que sa femme était grièvement blessée.

Puis du journaliste Bwira Bwalite, directeur de la radio communautaire de Bakumbole, station émettant à Kalembe dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu) qui a été enlevé par des miliciens, le 16 juin 2020 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.

JED regrette que les enquêtes annoncées au lendemain de ces assassinats, en vue d’identifier leurs auteurs ou commanditaires, ainsi que les mobiles de ces crimes n’ont jamais été diligentées.

Alors que s’annoncent des nouvelles échéances politiques cruciales, notamment l’élection présidentielle, dans un climat de tension et de suspicion, généralement hostile à la liberté de la presse, JED considère que la sécurité des journalistes est l’une des clés essentielles de la réussite d’un processus électoral fiable et transparent.

Depuis le début de cette année électorale, JED dit avoir documenté au moins 88 cas d’attaques diverses contre les journalistes et contre les médias dont 40 cas de violences physiques, 30 cas d’arrestations ou interpellations, 18 cas de fermetures des médias fermés ou d’interdiction des programmes ou émissions politiques

JED rappelle qu’à ces jours, au moins trois journalistes croupissent en prison en RDC, notamment Patrick Lola, journaliste indépendant, arrêté et détenu depuis le 22 novembre 2021, à la prison centrale de Mbandaka, à l’Equateur, Blaise Mabala, journaliste à la Radio « Même Moral FM » émettant à Inongo dans la province de Maî Ndombe, arrêté depuis le 20 octobre 2023, et incarcéré à la prison centrale de Inongo pour outrages à l’autorité, Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant du magazine Jeune Afrique et également directeur de publication adjoint du site d’information congolais Actualité.cd. Il a été arrêté le 8 septembre à l’aéroport de Kinshasa-Ndjili. Depuis le 14 septembre 2023, il est détenu à la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Le journaliste est accusé de “faux en écriture”, “falsification des sceaux de l’État”, “propagation de faux bruits”, suite à la publication d’un article sur le site internet de Jeune Afrique, le 31 août, signé par la rédaction. Cet article mentionnait un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR) dont les autorités congolaises contestent l’authenticité et mettant en cause des renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende Senga, ancien ministre des Transports et Député de l’opposition.

Au regard de ce qui précède, JED demande au président de la République, en sa qualité de magistrat suprême, de lancer un signal fort pour marquer la fin de son premier mandat, en ordonnant la libération du journaliste Stanis Bujakera, victime d’un acharnement judiciaire alors qu’il doit bénéficier de sa présomption d’innocence, et de tous les autres journalistes arbitrairement privés de leur liberté en provinces».

Charles Mapinduzi

- Advertisement -spot_img
- Advertisement -spot_img
Stay Connected
16,985FansJ'aime
2,458SuiveursSuivre
61,453AbonnésS'abonner
Must Read
- Advertisement -spot_img
Related News
- Advertisement -spot_img

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Twitter
Instagram
WhatsApp
Tiktok