Neuf morts et une dizaine des blessés, c’est le bilan de l’explosion, dans la nuit de mercredi à jeudi 20 juillet, d’un engin explosif improvisé dans le village Lubwe Sud, groupement de Tongo (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. L’explosif est tombé des mains d’un milicien dit « Mzalendo, patriote en français». La zone est minée en raison de l’activisme des groupes armés et la guerre du M23. Le fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito, Isaac Kibira, qui livre cette information, appelle les services à envisager l’opération de déminage de cette région.
« L’engin a explosé par imprudence d’un élément censé appartenir au groupe des Wazalendo. La population qui était aux environs a été victime. Il y a eu neuf morts et plus ou moins 17 blessés. Avec tous ces engins qui se trouvent un peu partout sur les lignes des fronts où les FARDC, les Wazalendo et le M23 se battent, la population se trouve dans une situation d’insécurité. Nous demandons aux services de sécurité de tout mettre en œuvre, surtout UNMASS, lorsqu’il y aura accalmie, que ces services arrivent dans la zone pour le déminage», a expliqué à ACTUALITE.CD Isaac Kibira, fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito.
Les sources de la société civile rapportent qu’au moins trente personnes ont trouvé la mort en l’espace d’une semaine dans le groupement de Tongo dans un contexte d’insécurité caractérisé notamment par des affrontements entre les milices d’autodéfense et la rébellion du M23.
« Tout cela se passe sous l’œil impuissant de la force régionale de l’EAC. Nous avions pensé qu’après l’arrivée de cette force, les choses allaient mieux marcher et que tous les habitants, tous les cultivateurs allaient rentrer dans leurs champs. C’est inacceptable que le gouvernement laisse mourir sa population. Nous ne sommes pas contre les communiqués alarmistes des FARDC mais nous attendons les résultats. L’armée doit exécuter sa mission, celle de sauvegarder l’intégrité du territoire national », a dit pour sa part, Patrick Nguka, coordonnateur de Badilika, une ONG de défense des droits de l’homme, œuvrant dans le territoire de Rutshuru.
Au moins 11 personnes prises de force par les rebelles du M23 dans le village Bukombo, pour transporter les biens pillés dans différentes agglomérations ont été tuées, dans la nuit de samedi à dimanche dernier par les rebelles du M23, toujours dans la chefferie de Bwito. Les faits se sont passés sur la colline Rubona, non loin de Bukombo centre, où les rebelles du M23 allaient s’installer. Selon nos sources, les rebelles ont décidé d’ôter la vie à ces civils, après avoir appris que les miliciens, dits « Wazalendo » se préparaient à lancer une offensive contre eux sur cette même colline.