L’intérêt rassemble les hommes mais ne les unit pas, disait déjà le dramaturge, poète et diplomate français Paul Claudel (1868-1955).
Des acteurs, qui se tiraient impitoyablement dessus comme dans un ring, s’apprêtent à marcher ensemble et à émettre sur une même longueur d’ondes pour assouvir, chacun, sa soif dans une République démocratique du Congo où transhumance, inconstance, dynamisme politiques s’invitent à chaque changement de régime ou de gouvernement.
Il y a peu, Augustin Kabuya a été responsabilisé pour dégager la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, susceptible d’offrir à Félix Tshisekedi une politique législative acquise en sa cause.
La démarche semble être pour des apparences, car, l’Union sacrée, cette méga-plateforme qui s’est formée fin 2020 et qui a porté la candidature à la présidentielle de Félix Tshisekedi en décembre 2023, a réussi à décrocher plus de 400 élus nationaux à elle seule.
Mais, le président congolais veut s’assurer que tous sont dans son camp avant la formation du prochain gouvernement. Ainsi, Augustin Kabuya, patron du parti au pouvoir, désigné informateur, a entamé des échanges avec des acteurs politiques du pays.
Son premier pas a visé 3 acteurs qui, par le passé, semblaient bien naviguer en contre-courant avec le régime, en se portant, certains, candidats-présidents contre Tshisekedi : Adolph Muzito, Lisanga Bonganga et Constant Mutamba. Le secrétaire général de l’UDPS les a rencontrés vendredi 16 février dernier.
Et, à en croire des sources proches de l’informateur, les échanges se sont achevés sur un ton optimiste. Les 3 personnalités seraient bien disposées à rejoindre la famille politique au pouvoir, autour du partage de gâteau.
Augustin Kabuya est donc en train de réussir son coup, celui de tshisekediser certains opposants, même si, bien avant la présidentielle de décembre dernier, aussi bien Lisanga, Mutamba que Muzito avaient déjà clairement montré leur intention de rejoindre la mouvance au pouvoir.
Qu’est-ce qui a donc changé dans ce régime qu’ils ont parfois critiqué? Sont-ils attirés par le souci de servir le peuple ou par celui de servir leur ventre, s’interroge-t-on.
Charles Mapinduzi