Félix Tshisekedi a finalement refait surface. Alors que sa famille politique est au bord de l’implosion à la suite d’une guerre fratricide de positionnement sans merci, le chef de l’Etat a demeuré caché, laissant la situation pourrir.
Mais, des indiscrétions au sein même du palais ont rapporté qu’il était, en effet, dans le coup. L’entêtement de Christophe Mboso est en fait son plan. Il tient à maintenir le président sortant de la Chambre basse afin de se rassurer qu’il a le contrôle sur les députés quand le moment de faire des réformes constitutionnelles majeures sera venu.
Ce n’est tard, le jeudi 16 mai que le président congolais a annoncé qu’il rencontrerait enfin les députés et le présidium de l’Union sacrée autour de la guéguerre qui se passe. Mais, n’est-il pas déjà trop tard?
Car, tout le temps où les sociétaires de cette famille politique se sont tiraillés, les élus nationaux accusant le présidium de népotisme, Félix s’est tu dans toutes les langues. Après le forcing qui a vu Christophe Mboso se porter seul candidat 2e vice-président de l’Assemblée nationale ou encore Caroline Bemba maintenue à la questure malgré les dénonciations, que l’autorité morale de l’Union sacrée a finalement décidé de réapparaître pour éteindre le feu.
On se demande effectivement à quoi servira la démarche dès lors que la rencontre de Félix Tshisekedi avec ses hommes est prévue dans l’après-midi de ce vendredi 17 mai et que l’élection est attendue ce samedi 18 mai. Peut-être qu’il s’agit simplement de contraindre les dissidents à se ranger derrière ce qui a déjà été décidé.
C’est d’ailleurs à ce stade que certains analystes estiment que l’intention, pour Fatshi, est de sauver les apparences en s’invitant aux dernières minutes alors que toutes les cartes sont déjà jouées.
D’autres encore avancent que la tentative du chef de l’Etat est peut-être poussée par l’initiative d’Antipas Mbusa Nyamwisi, ministre sortant de l’Intégration régionale, qui a vu sa candidature recalée, sans raison, à la 2e vice-présidence de l’Assemblée nationale et qui a décidé d’attaquer la décision au Conseil d’Etat.
Car, membre de l’AAAP de Tony Nkanku et Matumona, Mbusa Nyamwisi a toutes les raisons de revendiquer le poste, lui dont le regroupement est 3e en terme de nombre de députés nationaux.
Ces observateurs estiment alors que le président congolais qui est conscient que Nyamwisi Antipas pourrait l’emporter en justice, a décidé d’anticiper et de stopper les ardeurs du ministre de l’Intégration régionale.
Car, d’ailleurs, déjà, l’Assemblée nationale est déjà convoquée le lundi prochain à une audience publique devant le Conseil d’État suite à la plainte de Mbusa Nyamwisi. Ce qui pourrait directement retarder l’élection du bureau définitif prévu ce samedi.
Mais, il faut dire qu’en dépit de l’issue de cette saga, l’Union sacrée aura clairement montré ses fissures et ses malaises internes à la face du monde. A moins que Félix Tshisekedi joue franc jeu, il n’est pas exclu que ce qui se passe explose la mouvance au pouvoir en plusieurs morceaux et de voir certains de ses membres rejoindre Corneille Nanga dans le maquis. Car, en un mot comme en mille, l’Union sacrée se révèle un conglomérat d’assoiffés du pouvoir, prêts à tout pour protéger leurs intérêts.
Charles Mapinduzi