Mardi 14 novembre, devant les 2 Chambres du Parlement réunies en congrès, Félix Tshisekedi a jeté le pavé dans la mare. Après avoir tenu un discours d’autosatisfaction sur l’état de la nation, élaguant de façon expresse tout ce qui n’a pas marché au cours de son quinquennat, le chef de l’Etat a appelé les Congolais à le raccompagner pour un second mandat.
« Nous avons un choix entre répartir à zéro ou consolider ces acquis« , a-t-il lancé, estimant que voter pour un autre candidat à la présidentielle sera synonyme de repartir à zéro.
Mais, très vite, le président congolais a été rattrapé par les réactions des Congolais. Ces derniers lui ont brandi la situation sécuritaire alarmante dans l’Est, notamment avec l’agression rwandaise, l’activisme ADF, les violences entretenues par les CODECO ou encore d’autres conflits à caractère ethnique.
Les compatriotes du chef de l’État ont présenté l’état social délicat avec la cherté de la vie suite à la rareté des produits de première nécessité ou encore à la dépréciation de la monnaie nationale.
Ces Congolais ont également cité la quasi-disparition de Congo Airways, les détournements à grande échelle, l’enrichissement illicite et personnel, le tribalisme et le népotisme, le chômage et la misère inouïe. Les radicaux d’entre eux sont allés jusqu’à considérer que le pays peint dans le discours sur l’état de la nation n’existait pas.
Et, l’opposant Seth Kikuni a rebondi sur le dossier. Le candidat à la présidentielle prend Félix Tshisekedi aux mots. Il soutient qu’en 5 ans, le président congolais n’a rien fait de concluant et de consistant.
Au lieu de faire des pas en avant, le président du parti Piste pour l’Emergence constate que Félix Tshisekedi a reconnu que son avènement a reculé le pays. Même ce qui marchait a connu du recul. Seth Kikuni est d’avis qu’après le régime actuel, il faudrait recommencer le travail dans plusieurs secteurs qui ont été anéantis par Tshisekedi.
« Recommencer à zéro ou consolider les acquis ». Il reconnait qu’avec lui nous avons recommencé à zéro (inflation, guerre du M23, division etc). Il reconnait aussi qu’il n’a rien construit de solide et qu’après lui, tout va s’écrouler et le prochain va tout recommencer à zéro« , a-t-il noté.
Le rendez-vous est pris pour le 20 décembre prochain. Les Congolais seront appelés à choisir leurs nouveaux dirigeants dont le président de la République.
Charles Mapinduzi
