Le voile sera finalement levé. Peut-être. Plus de 2 ans après le début des hostilités entre le M23, groupe armé pro-rwandais et les soldats congolais au Nord-Kivu, Kinshasa qui était ferme contre tout dialogue semble avoir opté pour une ouverture.
« Je veux la paix mais pas à n’importe quel prix. Si le M23 refuse de coopérer, il devra en assurer les conséquences. On ne va jamais négocier avec le M23« , a tranché Félix Tshisekedi en marge du récent sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.
Cependant, aussi bien l’ONU, la France, les USA, l’UA que d’autres organisations régionales ont appelé à une solution politique qu’ils estiment être la seule voie raisonnable pour résoudre la crise. Ainsi, le gouvernement congolais qui, jusqu’ici, n’est pas parvenu à repousser l’ennemi hors de son territoire, est resté seul, campant sur sa position.
Toutefois, au regard de l’évolution de la situation sur le terrain, des pourparlers sont finalement en vue, à en croire une source bien introduite qui garde l’anonymat.
Les échanges devraient commencer par une prise de contact entre une délégation congolaise et une autre du M23. Le rendez-vous est pris le 2 et le 3 mars prochain. Arusha, en Tanzanie, a été choisi pour abriter les premières discussions en prélude des négociations en proprement parler.
A en croire la même source, les autorités congolaises ont proposé l’Afrique du Sud mais la partie rebelle a opté pour la Tanzanie. Mais, Kinshasa a également exigé que les assaillants se retirent de certaines positions, indique-t-on.
D’ailleurs, sur le terrain, à en croire des informations entrecoupées, des mouvements sont enregistrés autour de Sake. De façon délibérée, les rebelles pro-rwandais se retirent sans combats de certaines positions proches de la cité. Et sur le terrain des affrontements, une accalmie apparente s’observe entre les belligérants.
A Kinshasa, les autorités ne confirment toujours pas la démarche de se retrouver sur une même table avec le M23 qu’il considère comme terroristes, même si les démarches sont maintenant poussées et que le gouvernement congolais souhaite ne jamais rendre formels les pourparlers.
Charles Mapinduzi
