La faillite de la compagnie aérienne nationale est au coeur de tous les débats. En effet, voyager en vol est devenu comme le chemin de la croix pour les citoyens qui veulent rallier la capitale ou qui veulent se rendre à l’intérieur du pays.
Tous les aéronefs de Congo Airways sont pratiquement cloués au sol. Le Directeur général de la compagnie a indiqué à la presse que seuls 33 millions de dollars manquaient pour relancer les vols. Pendant ce temps difficile, CAA se bat seule comme un diable au feu pour répondre à la très forte demande des citoyens congolais qui ont envie de faire des navettes à travers le pays.
La situation arrive alors que depuis le début de son mandat, Félix Tshisekedi n’a fait que promettre monts et merveilles à ses compatriotes au sujet d’un avenir radieux de Congo Airways. A-t-il menti au peuple congolais qui lui a pourtant fait confiance ? En tout cas, tout semble l’indiquer.
En effet, à travers une chronologie détaillée, le journaliste Lwariba Maître rappelle des promesses faites par le chef de l’Etat depuis 2019 mais dont les réalisations n’ont jamais suivie jusqu’à aujourd’hui.
Il rappelle qu’en décembre 2019 lors du discours sur l’état de la nation, le président de la République avait annoncé l’acquisition de 8 avions neufs pour Congo Airways mais que rien n’est acquis à ces jours. Qu’en décembre 2019, Félix Tshisekedi a déclare se réjouir de la signature entre Congo Airways et Airbus pour l’acquisition de deux aéronefs neufs de type A 220-300 de 132 places chacun, deux de type E-175 de 76 places chacun avec la société brésilienne Embraer et de deux autres de type ATR 42-600 de 48 places chacun auprès de la société franco-italienne mais que rien n’a été fait.
Lwariba Maître rappelle qu’en décembre 2019, le chef de l’État a confirmé que deux aéronefs de type ATR 42-600 de 48 places chacun auprès de la société franco-italienne seraient livrés en décembre 2020, et seraient destinés à la desserte domestique essentiellement pour le désenclavement des provinces nouvellement créées. Une promesse qui consistait à acquérir des avions neufs pour la compagnie aérienne nationale Congo Airways, « une première depuis 30 ans ».
En mai 2020, pour mettre en musique les annonces du dirigeant congolais, Congo Airways avait confirmé avoir passé une commande ferme de 2 E190-E2 pour 256 millions USD en conversion d’une précédente commande de 2 E175 en décembre 2019, et qui était incluse dans le carnet de commandes d’Embraer du deuxième trimestre 2020. Mais, rien n’est à signaler à ce sujet.
En mai 2020, pour matérialiser la promesse de Félix Tshisekedi, fils du Sphinx, il a été annoncé des « acomptes conséquents » versés à la société aéronautique Embraer (Yaborã Indústria Aeronáutica S.A) pour ces deux avions sur « une livraison prévue en mai 2022 avec possibilité de livraison anticipée » à la fin de l’année 2021. Aujourd’hui, rien n’a été fait.
Toujours en mai 2020, pour matérialiser la promesse de Tshisekedi, Congo Airways a confirmé que pour le reste du financement, le gouvernement l’accompagnait pour lever les fonds sur le marché international et à travers les banques locales. En avril 2021, pour rendre effective la promesse du chef de l’État, Congo Airways et Kenya Airways signent à Kinshasa un mémorandum d’entente dans le secteur de l’aviation validant le principe pour renforcer leur partenariat régional. Mais, de nous jours, rien n’est observable.
En décembre 2021, sous l’impulsion de Félix Tshisekedi, la RDC a créé une deuxième compagnie aérienne appelée « Air-Congo » qui devrait être lancée dès le premier trimestre de l’année 2022, une joint-venture conclue avec Ethiopian Airlines mais rien à ces jours. En avril 2022, pour mettre en application la promesse de Fatshi, 7 avions d’Ethiopian Airlines ont été annoncés à Congo Airways dans le cadre d’un accord de partenariat ce, avant juillet 2022 mais toujours rien.
En novembre 2022, dans sa vision de faire de la RDC, l’Allemagne d’Afrique, le chef de l’État « avait sollicité un courtier français pour se procurer deux hélicoptères et un Beechcraft, H130 (Airbus Helicopters) et un avion bimoteur… ». Puis, en juillet 2023, dans le cadre de ses prérogatives régaliennes, et pour redorer l’image du grand Congo dans les airs, le garant de la nation congolaise a nommé des nouveaux mandataires à Congo Airways pour mettre en œuvre sa vision et ses promesses. Des ces jours, les fruits ne sont pas palpables.
Et en septembre 2023, Congo-Airways a annoncé la suspension de ses activités et a demande au moins 33 millions de dollars pour relancer ses activités, rappelle le journaliste, des fonds toujours non encore débloqués, handicapant ainsi le transport aérien en République démocratique du Congo.
Charles Mapinduzi