Qui, entre Nicolas Kazadi et Gentiny Ngobila, a « détourné » les fonds alloués à l’achat des lampadaires pour éclairer la ville de Kinshasa ? Sexe des anges.
Le mercredi dernier, alors que l’affaire détournements pour le forage d’eau et les lampadaires commençait à faire rage, le ministre congolais des Finances qui se trouvait devant la presse pour un briefing, a essayé de se dédouaner.
Pour ce qui est de la surfacturation des forages d’eau, il a accusé le gouvernement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba sous la coalition FCC-CACH. Mais, au sujet des lampadaires, il a pointé d’un doigt accusateur le gouverneur de Kinshasa.
A en croire Nicolas Kazadi, « c’est un dossier qui m’a été emmené sur la table. Ce n’est pas mon dossier. J’ai dit ça au gouverneur Ngobila que c’est à vous de vous justifier de votre marché. Et donc, s’il y a une justification à faire sur ce marché, c’est l’hôtel de ville de Kinshasa », a-t-il expliqué ce mercredi là.
Des accusations qu’on peut considérer comme graves dans la mesure où il s’agit des millions de dollars qui ont disparu des radars et pour lesquels Ngobila doit s’expliquer.
Ainsi, fort de cette affirmation de Nicolas Kazadi, Top Congo FM a tendu son micro au gouverneur de Kinshasa. Mais, en réaction, Gentiny Ngobila a tranché qu’il n’était ni de près ni de loin impliqué dans le dossier, allant jusqu’à démentir l’existence d’un compte séquestre à partir duquel le paiement de 13 millions de dollars a été effectué par le ministre des Finances.
Le gouverneur de Kinshasa avance alors que l’argent est parti du compte général du trésor public vers celui de Samba Batshili et l’hôtel de ville a totalement été écarté de la transaction.
Qui dit donc vrai entre les 2 et qui doit réellement répondre dans ce dossier? La question reste pendante.
Mais, peut-être qu’il s’agit là d’une nouvelle paire de manche. En effet, des détournements sont constamment dénoncés, preuves à l’appui, mais les incriminés se tirent toujours d’affaire sans aucune moindre séquelle. Les exemples de ces dernières années sont légion.
On se souvient par exemple que lors du programme de 100 jours de Félix Tshisekedi, la justice congolaise a établi que plus de 57 millions de dollars ont été détournés, occasionnant l’arrêt de l’élévation des maisons préfabriquées. Les responsables impliqués dans le dossier ont déjà été condamnés puis acquittés mais les fonds n’ont jamais été restitués pour autant.
Des cas similaires sont ceux du détournement des fonds alloués au Covid-19 sous le ministre de la santé Eteni Longondo, le détournement des fonds destinés à l’éducation par Willy Bakonga, les fonds des jeux de la Francophonie, ceux du projet tshilejelu, pour ne citer que ceux-là.
Avec la tournure de la situation actuelle, il est également probable que l’affaire lampadaires et surfacturation des forages d’eau puisse être offusquée par les tenants du pouvoir sans que cela ne laisse aucune trace.
Charles Mapinduzi