Le dimanche 7 mars 2021, à Kinkole, dans l’Est de la capitale congolaise, comme dans ses habitudes, Félix Tshisekedi avait l’air rassurant face à la famine et la situation économique qui frappaient et qui frappent encore Kinshasa ainsi que l’ensemble du pays.
Face aux pêcheurs de ce coin de la République, le dirigeant congolais assurait avoir trouvé la clé pour résoudre les problèmes alimentaires des Congolais.
« Je suis venu ici pour vous écouter, parler aussi avec les pêcheurs. L’alimentation des congolais est désormais entre vos mains (les pêcheurs). Le pays dépense beaucoup d’argent, des centaines de milliers de dollars américains pour acheter du poisson à l’étranger, cet argent fait le bonheur et la prospérité des autres au détriment de notre propre économie. J’ai pris langue avec les pêcheurs ici, ils m’ont expliqué beaucoup de choses, je pense qu’avec cela, j’ai trouvé la clé pour résoudre les problèmes alimentaires des congolais », avait-il déclaré.
Plus de 2 ans après, les paroles de Félix Tshisekedi n’ont jamais été suivies par des actes et les Kinois, y compris toute la population congolaise, continuent de crever de faim et de faire face à une crise alimentaire et économique qui ne dit pas son nom.
Alors que le pays attend des mesures fortes de la part du gouvernement face à la situation, les tenants du régime en place optent pour des actions fantaisistes de charme et de propagande électoraliste et de populisme. D’un côté, les médias sociaux ont été inondés par des messages et des vidéos d’une arrivée à Kinshasa des poulets dénommés « Fatshi béton » qui seraient très bon marché, disait-on. Cependant, aujourd’hui, rien de tel n’a vraiment été vécu.
Puis, aujourd’hui, une campagne sur l’arrivée imminente des poissons chinchards nommés « Fatshi le peuple d’abord » est lancée. Par ces messages ayant trait au président de la République, les Tshikedistes espèrent vendre l’image du chef de l’Etat. Malheureusement, ces annonces ne vont jamais plus loin et, au lieu que les Congolais vivent l’autosuffisance alimentaire telle que proclamée ça et là, ils continuent de crever de faim.
Bien plus, des observateurs attaquent vertement Félix Tshisekedi dont le régime est incapable de doter des produits congolo-congolais aux Congolais alors que le pays regorge quasiment tout. Et les poulets dits Fatshi béton et même les chinchards portant la marque « Fatshi le peuple d’abord », tous sont importés. Pour ces analystes, ceci devrait faire la honte de la République.
Tout compte fait, mettre fin à la faim qui frappe le pays ne passe pas par des bruits propagés ça et là. Cela passe plutôt par des actions rigoureuses dont l’impact sera directement perceptible dans le quotidien des citoyens. Multiplier des images du chef de l’Etat ou propager des slogans tshisekedistes sur des produits exotiques qui auront du mal à être servis sur le marché est un coup d’épée dans l’eau.
Charles Mapinduzi