Félix Tshisekedi est-il devenu un criminel et un assassin depuis son arrivée au pouvoir ? Nombre d’entre ses partisans répondront hâtivement par la négative. Ils l’innocenteront sans procès.
Mais, jurisprudence oblige. Il y a peu, le rappelons-nous, la mouvance actuelle au pouvoir a chargé, à tord ou à raison, Joseph Kabila dans le sang qui a coulé lors des manifestations publiques en République démocratique du Congo.
Et, quand bien même l’ex-président n’ait plus les rênes du pays depuis 5 ans, il est accusé d’avoir assassiné Rossy Mukendi, la soeur Kapangala, Floribert Chebeya, Armand Tungulu et nombreux autres Congolais qui ont connu la mort sous son règne.
Pourtant, peut-être à quelques exceptions près, Kabila n’avait jamais pris personnellement son revolver pour tirer. Ou, il n’avait jamais donné un ordre pour que les policiers assassinent à bout portant les manifestants dans la rue.
Pourtant, la justice congolaise a toujours été sollicitée pour qu’elle se saisisse de l’ancien dirigeant afin qu’il réponde de ses actes.

Que devrait-on donc dire sous Félix Tshisekedi? Car, dans des situations aussi dramatiques que celles du régime passé, des Congolais morts dans des circonstances difficiles à élucider mais qui s’apparentent à des crimes d’Etat ont été enregistrés à dessein depuis l’avènement du nouveau régime.
Jusqu’à aujourd’hui, le pouvoir en place ne sait dire au pays comment le général Delphin Kahimbi des renseignements militaires, le juge Raphaël Yanyi du procès 100 jours, le ministre Chérubin Okende, une centaine des fidèles de la secte Wazalendo (pour ne citer que ceux-là) ont trouvé la mort.
En même temps, d’autres citoyens ont péri au cours des manifestations anti-insécurité au Nord-Kivu. Et, dans le même contexte, Dido Kakisingi, responsable adjoint de la ligue des jeunes d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, a été assassiné mardi 28 novembre dernier à Kindu (Maniema) au moment où le régime tentait de saboter la campagne électorale de l’ex-gouverneur.
Qui devrait donc endosser la responsabilité, si ce n’est que Félix Tshisekedi ? Dans un État dit de droit où la justice ne doit pas être à double vitesse et où les citoyens doivent être jugés d’égal à égal, si on s’est accordé que Joseph Kabila est un criminel sanguinaire sous son règne parce que des Congolais sont tombés dans les mêmes circonstances, alors, sans faire les 2 poids, 2 mesures, on doit s’accorder que le Congo est aujourd’hui dirigé par un criminel sanguinaire.
Et, sans se faufiler, la mort de militant Dido Kakisingi à Kindu est à mettre sur le dos du régime, un autre sang versé dont l’actuel pouvoir devrait répondre devant la justice.
Charles Mapinduzi