Tout feu tout flamme, Félix Tshisekedi promettait, lors de son discours d’investiture du 20 janvier dernier, que les erreurs du passé ne se répéteraient plus.
Nombre de Congolais ont espéré vivre un nouveau « Fatshi » au cours de son second mandat, un Tshisekedi qui abordera des questions existentielles de la nation avec un peu plus de tact, de vigueur et de détermination. Nombreux sont ceux qui s’attendent à un Congo différent où il fait beau vivre.
Cependant, des signes avant-coureurs présagent un avenir identique à celui vécu au cours de 5 dernières années. Ce que les Congolais attendent du président congolais, c’est notamment qu’il soit pragmatique plutôt que théoricien et hypnotiseur par ses multiples promesses.
Car, la plupart ont cru en ses paroles mais les œuvres sont restées irréalisées. Certains d’entre les citoyens veulent également voir un Tshisekedi qui reste au pays pour affronter les vrais défis qui l’attendent, plutôt qu’être dans les airs à chaque fois que l’occasion se présente.
Félix Tshisekedi sera-t-il donc celui-là que lui-même a décrit dans son propre discours d’investiture, celui-là qui n’osera reprendre les erreurs du passé ? Difficile d’y répondre et d’y croire.
Car, au sujet de la question sécuritaire de l’Est, comme lors de son premier quinquennat, le président se montre d’ores et déjà plaintif et théoricien. Pourtant, comme le soutien un adage populaire, « un chien qui va mordre n’aboie pas ».
« À ce jour, les forces de défense rwandaises continuent à opérer impunément et en violation du droit international sur notre sol, comme l’attestent les rapports des groupes d’experts de l’ONU sur l’insécurité à l’Est de la République Démocratique du Congo ainsi que les clichés tirés des drones de la MONUSCO et des Forces Armées de la République Démocratique du Congo », avant d’ajouter :
« En ma qualité de commandant suprême de nos forces armées, je rassure, une fois de plus, qu’aucun effort ne sera ménagé pour obtenir le retrait des troupes rwandaises de notre territoire, l’éradication des groupes armés et la restauration de la paix dans tous les zones en proie à l’instabilité », a-t-il mardi dernier devant des diplomates accrédités à Kinshasa.
Bien que visiblement de bonne intention, ce discours de Tshisekedi qui n’a pas produit des résultats au cours du mandat qui s’est achevé devrait cesser d’être la récitation du nouveau quinquennat.
Sur les médias sociaux, les Congolais attendent par exemple que le chef de l’Etat passe directement à l’offensive en affrontant directement le problème plutôt que de rester dans une rhétorique improductive comme il en a l’habitude.
Des internautes rappellent par exemple à Tshisekedi sa dernière promesse de campagne, celle de livrer une bataille ultime au Rwanda dès la moindre escarmouche. Pour eux, que le président continue des théories, fait partie des erreurs de passé qu’il a promis qu’elles ne se répéteraient plus. Ils l’encouragent ainsi à changer et à devenir un autre Fatshi.
Charles Mapinduzi