De folles rumeurs couraient déjà dans tous les sens sur une sortie clandestine au pays de l’ex-premier ministre de Kabila alors que la justice congolaise le poursuit dans l’affaire Bukangalonzo où il aurait détourné plusieurs millions de dollars.
Des internautes affirmaient que l’opposant s’était échappé pour entamer une longue période d’exil, craignant d’être coffré par le régime Tshisekedi.
Mais, son parti politique avait vite mis fin à ces spéculations, en indiquant que « le sénateur Matata Ponyo n’avait jamais été en exil et qu’il n’avait jamais eu l’intention de fuir la justice, car à plusieurs reprises, il a toujours été présent. Il est un homme d’Etat et vaillant, il tient sur sa santé comme nous. Il va revenir au pays », tranchait le LGD.
Et, près de 10 jours après ces faux bruits sur cet exil, l’homme à la cravate rouge a regagné le pays. Un cadre de son parti annonce qu’il est arrivé à Kinshasa tôt le matin de ce lundi 23 décembre.
« Le candidat président de la République Matata Ponyo Mapon vient de mettre fin au fameux débat de son soit disant exil comme le souhaitaient tous ses détracteurs. Ce lundi à 00h40 avec Air France, le candidat président vient de fouler le sol congolais à l’aéroport de N’D’jili », affirme Johnson Ishara.
Poursuivi dans l’affaire Bukangalonzo, Matata Ponyo a toujours dénoncé une justice aux ordres. D’ailleurs, il soutient que revenir sur ce dossier aujourd’hui est une stratégie du régime de Kinshasa pour écarter un acteur gênant à l’approche de la présidentielle.
Il faut indiquer que l’ex-chef du gouvernement sous Kabila qui avait refusé de rejoindre l’Union sacrée ne se montre guère tendre vis-à-vis du pouvoir de Tshisekedi.
Celui-ci s’est affiché au côté d’autres politiciens dont Moïse Katumbi, Delly Sesanga ou encore Martin Fayulu avec qui, visiblement, il tente de constituer un ticket commun pour faire plier le pouvoir.
Le lundi 25 septembre, Matata Ponyo était convoqué pour comparaître à nouveau dans la même affaire Bukangalonzo où il est accusé d’avoir détourné plusieurs millions de dollars.
L’homme à la cravate rouge s’était absenté, avançant notamment son état de santé. Selon sa défense, avec un rapport médical de son médecin, le sénateur serait malade et un repos de 45 jours lui serait accordé.
Mais, la Haute Cour a rejeté cela, le considérant comme un dilatoire. Elle a ainsi décidé d’une remise de 3 semaines, exigeant la présence physique de Matata Ponyo.
À l’approche des élections au pays, le pouvoir de Kinshasa est pointé d’un doigt accusateur pour ses attitudes à l’égard des voix discordantes. On l’accuse de traquer les opposants et les acteurs des forces vives en restreignant leur liberté.
En mai dernier, Salomon Idi Kalonda et Mike Mukebayi, tous 2 proches de Katumbi, ont été arrêtés et sont toujours sous le verrou, le député Daniel Nsafu étant toujours en cavale. Jean-Marc Kabund a été condamné à 7 ans de prison.
Par ailleurs, le 12 juillet, un autre proche de Katumbi, Chérubin Okende a lâchement été abattu dans des circonstances toujours non élucidées. Et, le journaliste Stanis Bujakera est toujours en prison.
Charles Mapinduzi