Dans moins de 4 mois, les Congolais seront convoqués pour élire de nouveaux dirigeants dont un autre président de la République, sauf si Félix Tshisekedi sorte vainqueur de ces scrutins prévus en décembre.
Aussi bien au sein de l’opposition qu’à la mouvance au pouvoir, les quartiers généraux sont en principe déjà en ébullition, surtout depuis que l’électorat pour la présidentielle a été convoquée en début du mois par la Commission électorale.
Cependant, un bémol est à noter. C’est avec fracas que la famille politique de Félix Tshisekedi a fait sa sortie officielle au stade des Martyrs il y a quelques mois. Puis, par une ambiance qui ne trompe pas, les membres de l’Union sacrée ont signé la charte qui les régit et ont juré amour, fidélité et tout au dirigeant congolais.
Cependant, depuis ces 2 grands événements qui ont mobilisé hommes et fonds, plus rien. Un silence radio résonne dans le QG de la plateforme qui, depuis sa constitution en décembre 2020, semblait être la seule voix sans laquelle le salut n’était possible.
Que se passe-t-il donc ? A ce sujet, un membre de l’UDPS commente : « L’USN est à pleine activité politique. La musique publicitaire de l’USN oblige généralement les autres forces politiques (oppositions) à accélérer la danse ; c’est pourquoi l’USN travaille actuellement sans écho sonore. Il revient aux distraits politiques de se ressaisir », dit-il.
Mais, à travers un autre son de cloche, un analyste indépendant note qu’au sein de la plateforme, chacun vole de ses propres ailes. Il soutient que nombreux ne sont réellement pas avec Félix Tshisekedi mais plutôt pour son pouvoir. Ces derniers, avance-t-il, n’hésiteraient pas de le trahir sans aucun remords si l’occasion se présentait.
D’autre part, le militantisme avec lequel certains acteurs défendaient le régime a disparu depuis que Tshisekedi a confié des ministères aux uns, oubliant les autres lors de la mise en place de l’équipe Sama Lukonde 2. Ce qui fait qu’à l’approche de la présidentielle, la mobilisation semble faiblir.
« Vous aimez le sensationnel comme c’est le mental congolais.
Vous avez voulu que Bemba, Mbusa, Kamerhe,… sillonnent les rues à travers le pays pour prouver l’engagement de l’Union sacrée? Les stratégies électorales ne se vantent pas. Dans toute compétition, c’est la surprise. Patientez un peu, vous comprendrez que l’USN n’est pas en sommeil », réagit le Tshisekediste.
Mais, alors que l’Union sacrée dit être en train de peaufiner ses stratégies dans les coulisses, l’opposition ne lui laisse aucun répit. Matata Ponyo qui a toujours vanté son bilan à la tête du gouvernement congolais entre 2012 et 2016 a déjà déposé sa candidature. Moïse Katumbi, un de riches et populaires politiciens du pays continue de faire sa safari à l’intérieur du pays.
Sauf si l’Union sacrée agit par suprise, son silence à l’approche des élections risque de lui être fatale et de donner une avance aux adversaires issus de l’opposition, surtout que le régime a un bilan à défendre, un bilan peu fameux selon des observateurs.
Charles Mapinduzi
