L’église ou la religion n’est pas un facteur déterminant dans le développement d’un pays, la construction d’une nation ou dans l’émergence d’un État.
Les grandes puissances à travers le monde ont su poser les jalons en commençant par le changement de paradigmes. Ce changement collectif dans la manière de réfléchir, de travailler et surtout de considérer les questions sensibles a permis à la Chine, au Brésil, à l’Afrique du Sud, au Qatar de faire un grand pas vers l’émergence dont les bases ne sauraient facilement être ébranlées par les événements planétaires de tout genre.
Contrairement à tous ces pays précités, la RDC est restée à la traîne naviguant, chaque jour qui passe, à vue. Les congolais ne définissent pas les priorités pour eux et ne préviennent guère la menace de disparition de leur pays qui vient souvent des puissances prédatrices des ressources naturelles à foison dont dispose ce grand pays au cœur de l’Afrique.
En effet, la République démocratique du Congo est dans la “sapologie”, la musique, la jouissance, l’oisiveté, la distraction, bref dans tout ce qui l’émeut alors qu’on serait en train de travailler durement et sérieusement ailleurs.
La RDC est donc l’un des rares pays au monde où l’on retrouve 4 à 5 églises sur une même avenue. Au-delà du cortège de difficultés qui se conjugue au présent, on lutte désormais pour résister au vacarme produit par les instruments de musique qui jouent à un rythme très endiablé.
La RDC, don béni de Dieu, est le pays où on prie sans cesse, mais dont la vie ne change pas. La rhétorique dans ces églises «de réveil» pour la plupart reste la même : «Donnez à Dieu afin que vous soyez béni». Ceci paraît si vrai en théorie, mais autre chose en pratique. La vie de ces fans des Pasteurs reste la même malgré le fait qu’ils fréquentent une église, oubliant qu’aucun pays du monde ne s’est développé grâce à l’église.
Le fanatisme religieux est plus dangereux que même la politique. Karl Max avait pleinement raison lorsqu’il disait que : « La religion est l’opium du peuple ». Pour l’auteur du « Capital », la religion est un narcotique administré au peuple par les puissants pour qu’il supporte sa misère.
Curieux que cela puisse paraître, la prospérité, le voyage, la sorcellerie et j’en passe et des meilleurs sont les sujets, qui y sont développés au quotidien. On met pas, cependant, l’accès sur le développement communautaire qui passe par le travail et le sérieux. Les romains avaient déjà compris ces choses en leur temps. «Ora et labora», dit-on en latin, c’est-à-dire «Priez et travaillez dur».
«1885-2023: 138 ans que les ressources naturelles de la RDC sont pillées, que nous Congolais sommes privés de nos avoirs. Et tout ça, sous le regard de ce Dieu que nous prions jour et nuit, et de nos «amis» de la communauté internationale. Non, changeons de paradigmes», a déclaré le recteur honoraire de l’Université de Kinshasa, Bernard Lututala, appelant les fils et filles du pays à en prendre conscience.
Ce professeur des Universités et grand scientifique, qui totalise une vingtaine d’années d’expérience professionnelle de très haut niveau, à la tête de grandes institutions, au niveau national et international, reste convaincu que c’est en comprenant toutes ces choses que la RDC repoussera bel et bien ses limites.
Nous arrêterons d’accuser Dieu et de le prendre pour responsable de toutes les vicissitudes qui nous arrivent si nous travaillons dur pour notre pays et ce, chacun dans le domaine qui est le sien.
Le fanatisme religieux est plus mortel que tout autre fléau. Cela nous empêche, par conséquent, d’ouvrir l’œil et le bon.
Gédéon ATIBU