Comme dans toutes les armées du monde qui se respectent, une avancée en grade militaire est souvent soumise à des critères rigoureux, généralement en rapport avec les exploits avérés dans la protection de la patrie ou parfois compte tenu de la formation et études faites dans des écoles militaires.
Depuis l’avènement de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, on est bien en droit de se demander si tel est vraiment le cas en République démocratique du Congo. Car, au cours de ces 3 dernières années, on a vu des officiers supérieurs gravir plusieurs échelons sans que l’on ne se rende compte de critères qui ont prévalu.
La question est légitime dans la mesure où l’est du pays demeure en feu et en sang alors que les FARDC sont pleines de généraux. Sur le terrain des affrontements, le M23 continue de faire des ravages sans que l’armée congolaise ne soit en mesure de le booter hors des frontières nationales.
Par ailleurs, les ADF, groupe armé considéré comme le plus cruel de tous n’a pas dit son dernier mot contre les civils, sans citer les CODECO ainsi que d’autres milices locales qui sont autant nocives. Quels hauts faits les officiers militaires ont-ils fait pour mériter des grades et de grandes responsabilités dans un temps aussi record?
Le général Christian Tshiwewe est par exemple le seul cas qui attire du coup l’attention. Le chef d’état-major général des FARDC a avancé 3 fois en grade jusqu’à être placé au sommet (général d’armée) en moins de 3 ans. Pourtant, depuis son avènement à la tête de l’armée, les signaux n’ont guère bougé dans les contrées en guerre alors qu’on attendait que celui-ci bouge aussitôt les choses pour redonner espoir aux populations meurtries de l’est.
Pour certains Congolais, il se passe que Félix Tshisekedi veut plutôt resserrer les rangs, s’entourer des militaires qui lui sont fidèles et loyaux, en écartant ceux soupçonnés d’être proches de son prédécesseur. Il ne s’agit donc pas d’élévations par mérite mais des gratifications pour garder dans son camp des officiers qui n’auraient pas l’intention de lui causer un coup fatal.
« Au début, je pensais qu’on montait de grade grâce à ses prouesses. Mais là, je me demande si c’est vraiment le cas au Congo? Ou on veut fidéliser davantage les officiers généraux à cette période de fin mandat où le général fugitif et peureux John Numbi (selon les termes de Peter Kazadi) a menacé ? C’est ce que je semble penser, surtout à ce temps où l’Afrique est secouée par des militaires avec des coups d’Etat », commente un internaute.
Il faut rappeler que par une ordonnance présidentielle rendue publique tard dans la nuit du jeudi à ce vendredi 20 octobre, Félix Tshisekedi a fait de Christian Tshiwewe, général d’armée et de Chaligonza Nduru et Kasonga Léon Richard, lieutenants-généraux alors qu’Eddy Kapend qui avait déjà été radié des FARDC depuis 2002, car soupçonné d’être dans le complot pour assassiner Laurent Désiré Kabila, a été nommé général de brigade et commandant de la province du haut-katanga.
Charles Mapinduzi