Corneille Nanga est encore sorti de son mutisme. Ces derniers mois, l’opposant en exil n’a plus épargné le régime Tshisekedi qu’il a pourtant aidé à prendre la tête de la République démocratique du Congo à l’issue des élections de décembre 2018.
Ancien président de la CENI, celui-ci milite bec et ongles, le mieux qu’il puisse pour que le président sortant n’ait pas de second mandat. Il soutient qu’avec Tshisekedi à la tête de la RDC, le pays est au bord du précipice. D’où l’urgence de l’en sortir et de le sauver en empêchant que le chef de l’Etat puisse rempiler.
En effet, Corneille Nanga a encore rebondi sur le séjour de Sama Lukonde dans le Haut-Uele (dans l’ancien Province Orientale), contrée d’où l’opposant est originaire. Ici, le premier ministre congolais qui y est pour superviser l’évolution du programme de développement de 145 territoires lancé par le chef de l’Etat a profité de mobiliser les Congolais de ce coin pour qu’ils se liguent derrière Félix Tshisekedi en lui accordant un second mandat.
Mais, cet appel n’est pas tombé dans les bonnes oreilles de l’ancien président de la commission électorale. Pour Nanga, il n’est pas question de raccorder une autre chance au président sortant. Il décrit une population meurtrie du Haut Uele puis charge le régime.
« Toute honte bue, Sama Lukonde quémande un autre suffrage en faveur de Tshisekedi à un peuple que son régime a totalement dépouillé et efflanqué« , écrit-il.
Et, dans la foulée, il promet de donner un mot d’ordre pour que Félix Tshisekedi soit désillusionné aux prochains scrutins, même s’il ne croit pas en la tenue des élections de décembre.
« Vous êtes prévenus ! Aucune voix de la Grande Orientale n’ira à Tshisekedi. En tant que coq de l’espace, « aigle de l’Orient », notre mot d’ordre tranchera. Heureusement qu’il n’y aura pas élections« , renchérit l’opposant.
Lundi dernier, 26 candidatures ont été validées par la Cour constitutionnelle. Face à une menace de fraude électorale massive, les opposants se mobilisent pour y faire échec. Seth Kikuni, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Franck Diongo, Denis Mukwege, Marie José Ifoku ont d’ailleurs sorti un communiqué commun pour mettre en garde le régime et la CENI.
Charles Mapinduzi