Il est souvent très facile d’accuser quand on n’est pas au centre d’un scandale. Depuis les dernières adhésions au M23 des membres du PPRD, le parti de Joseph et ses cadres ont été vilipendés, accusés de servir de pépinière à Corneille Nanga pour enrichir sa rébellion.
Pas seulement le PPRD. D’autres hauts responsables ont aussi été noyés dedans, à travers des montages qui paraissent grossiers et honteux. Eric Nkuba, ancien collaborateur de Corneille Nanga arrêté en Tanzanie en février dernier puis extradé à Kinshasa, a récemment parlé à la presse.
Dans ses déclarations, à tord ou à raison, il a affirmé que Joseph Kabila, John Numbi, Patient Sayiba, Joseph Olengankoy, Claudel Lubaya étaient des contacts politiques du M23. Pourtant, depuis ces accusations, personne d’entre les incriminés n’a jamais été interpellé. Une bonne manière de conclure qu’il s’était agi d’un plan du régime pour salir inutilement ces personnalités publiques.
Mais, dans cette ambiance, 2 hauts cadres de l’UDPS, co-fondateurs du parti, ont également rejoint le groupe armé. D’ailleurs, en début de semaine, ils ont été reçus par Bertrand Bisimwa, président du mouvement rebelle.
A la 10e rue Kinshasa-Limete, silence-radio. Personne n’a condamné, personne n’a nié. Eux qui accusaient généralement le PPRD d’être à la manœuvre déstabilisatrice n’ont osé pipé un seul mot face à cette adhésion des cadres de l’UDPS, parti au pouvoir. Des internautes vont alors jusqu’à rappeler que même Willy Ngoma, porte-parole du M23 est un ancien de l’UDPS.
Mais, que dire? La plupart de ceux qui rejoignent ce mouvement pro-rwandais avancent qu’ils sont déçus par la gouvernance fatshiste et estiment que pousser Félix Tshisekedi à la porte est la meilleure option pour sauver la République.
Si des membres du PPRD, d’Ensemble pour la République et peut-être même ceux du MLC sont aujourd’hui au maquis, cela ne surprend pas. Mais, que des cadres du parti au pouvoir choisissent de combattre leur propre régime en dénonçant la mauvaise gouvernance, c’est cela qui interpelle.
Charles Mapinduzi