Félix Tshisekedi ne s’est pas laissé berner par les bruits des sirènes d’anciens caciques du FCC qui ont décidé de le rejoindre, espérant être servis à la table.
On ne l’ignore pas, des politiciens qui se revendiquaient des Kabilistes purs et durs il y a seulement quelques années, ont abandonné l’ancien président pour se laisser embarquer au sein de l’Union sacrée. Et, c’est tambour battant qu’ils ont formulé des éloges à Félix Tshisekedi, question d’attirer une attention particulière sur eux.
Cependant, le dirigeant congolais dont le bilan est quasi inexistant mais qui a l’obligation de fournir des résultats au peuple qui l’attend au tournant a tactiquement décidé de les ignorer : Lambert Mende, Adolphe Lumanu, Ngoy Kasanji, Evariste Boshab, André Alain Atundu, Pius Mwabilu, Bahati Lukwebo, etc. resteront ainsi sur le banc de touche, à moins que le nouveau gouvernement soit remanié.
Pourtant, en rejoignant l’Union sacrée, nombreux d’entre ces ténors de l’ancien régime espéraient encore se rapprocher du successeur de Kabila pour lui soutirer des sous. Hélas ! Dans le fond, Félix Tshisekedi est pertinemment convaincu que ceux-ci ne se sont pas approchés de lui par conviction mais par pur égoïsme. Eux qui ont totalement ruiné Kabila viendraient tenter le même coup contre le régime de l’UDPS qui, de lui-même, est déjà en ruines.
Aujourd’hui, quelques heures après la publication du gouvernement remanié, c’est sans nul doute avec un sentiment de honte qu’ils resteront là après avoir trahi leur ancien maître de qui ils ont quasiment tout gagné. Désemparés, comme dans « Les 4 braves », ils ne savent plus s’il faut prendre à gauche, à droite ou rester là jusqu’au soir.
Déjà vomis par Kabila, désavoués par Tshisekedi, ces transfuges du FCC sont désappointés et ne savent pas comment payer leur trahison. C’est évident. Ils ont mangé au plat de Mobutu, ils sont apparus sous Laurent Désiré, ils ont gouverné avec Kabila fils et voudraient réapparaître sous Tshisekedi. Autrement, ils ont ruiné ce pays et tenaient à continuer sur la même lancée.
Même si le régime actuel est foncièrement fait d’acteurs essentiellement poussés par l’égoïsme et l’amour intéressé de soi, à ce stade, l’attitude de Félix Tshisekedi envers ces ex-Kabilistes est en soi une leçon que la trahison est un plat qui se manque souvent cru ou chaud.
Charles Mapinduzi
