Le parti au pouvoir en République démocratique du Congo a fondé sa longue politique au sein de l’opposition sur le postulat du « peuple d’abord ». Depuis Étienne Tshisekedi jusqu’à l’élection de Félix Tshisekedi, l’UDPS n’a eu cela que comme seul credo. L’arrivée de cette plus vieille formation de l’opposition à la tête du pays a ainsi suscité beaucoup d’espoirs; les Congolais ont espéré manger 3 fois par jour un repas de qualité. Hélas !
Cinq ans après l’avènement de Félix Tshisekedi, tous les espoirs se sont évaporés. Au lieu que les citoyens soient au centre de la politique gouvernementale, ceux-ci sont relégués au second plan et ne bénéficient que des miettes tombés de la table des dirigeants. Qu’en est-on donc du slogan le peuple d’abord arborant le drapeau du parti présidentiel ?
Cinq ans après, le peuple continue de crier misère alors que des millions de dollars sont emportés dans les paradis fiscaux. Le paradoxe réside dans le fait qu’une partie de citoyens s’enrichit et devient millionnaire au côté d’une autre partie qui croupit dans une misère inouïe. Les militaires, les enseignants, les médecins et infirmiers ainsi que tous les autres agents de l’État croupissent encore dans la misère et ne parviennent toujours pas à nouer les 2 bouts du mois.
Et, dans ce contexte très difficile, la dépréciation de la monnaie nationale face au dollar américain empire les choses. Le salaire médiocre des agents de l’Etat est frappé de plein fouet par le taux de change. Les acteurs politiques au pouvoir se partagent le gros du budget national au détriment de la majorité. Ceux qui détiennent les rênes du pays se servent d’abord puis associent leurs familles alors que le bas-peu est laissé-pour-compte.
Au moment où Félix Tshisekedi tient à solliciter un second mandat, ne devrait-il pas dresser le bilan de sa propre gouvernance sur l’état de ses gouvernants? Le peuple s’est-il retrouvé ou a-t-il été oublié suite aux appétits gloutons des politiciens qui, au lieu de travailler pour le peuple d’abord, ont préféré pour travailler pour eux-mêmes et pour leurs familles?
Gabriel Musafiri