Kalev Mutond est désormais un homme libre. Libre de tout mouvement depuis que le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe a annoncé, le vendredi 11 août dernier, qu’il retirait l’avis de recherche émis contre lui depuis 2021.
L’ex-administrateur général de l’Agence nationale des renseignements sous Joseph Kabila, lui qui est l’un de ceux formaient l’aile dure de la machiner à intimider, à emprisonner et même à tuer à ce temps-là, a vu tous ses péchés pardonnés depuis qu’il s’est rapproché du pouvoir en place, pouvoir à qui il offre ses services et son expertise quand il s’agit de faire face à toute dissidence anti-Tshisekedi.
Mais, ceux qui se réclament être ses victimes personnelles ne l’entendent pas de cette oreille. Jean-Claude Muyambo, Gecoco Mulumba, Franck Diongo, Moïse Moni Della et bien d’autres qui accusaient Kalev de les avoir séquestrés auront du mal à digérer que leur bourreau passe entre les mailles du filet en s’en sortant indemne.
Jean-Claude Muyambo, par exemple, compte personnellement se venger. Pas contre Kalev Mutond mais contre Robert Kumbu Phanzu, procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, lui qui, en quelque sorte, vient de gracier l’ancien administrateur de l’ANR. En effet, le président du parti Solidarité congolaise pour la démocratie (SCODE) a décidé de porter plainte contre le procureur pour « avoir retiré l’avis de recherche sans que Kalev ait répondu devant la justice, ni qu’il n’y ait une quelconque confrontation. Pour ce proche de Katumbi, l’ex-AG doit payer de ses actes. Jusqu’où ira-t-il donc? Mystère !
Sécurocrate chevronné, grand pillier de l’appareil sécuritaire du pouvoir Kabila, Kalev qui a dirigé l’ANR durant 8 ans, soit de 2011 à 2019, est connu pour ses méthodes radicales et peu catholiques envers les opposants. Il s’est rapproché du régime Tshisekedi, ce qui lui a valu d’être pardonné. A en croire des informations bien glanées à la présidence de la République, depuis des mois, Kalev Mutond mange désormais à la même table que Félix Tshisekedi. Il donne un coup de pouce au régime à chaque fois que ce dernier se sent en bout de stratégies.
Au regard de cela, une source anonyme s’exclame que rien n’a changé depuis le départ de Kabila, car les méthodes décriées à son temps ont dignement été conservées par son successeur. D’ailleurs, les cachots de l’ANR que Tshisekedi promettait de fermer aussitôt arrivé au Palais de la nation sont restés intacts et continuent de faire de nombreuses victimes.
Gabriel Musafiri