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« Run and Win » sur le T-shirt, mais en vrai c’est « Run to save your life », ce contraste qui cache mal le calvaire des victimes de la guerre à l’Est

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Ça sent la misère, l’angoisse, le désespoir. Mais, rien à faire, il faut continuer de se battre. Contre vents et marées, pourvu qu’on survive. Ni parent, ni tuteur, ni aucun proche, seuls dans la « fosse aux lions », voilà le portrait effrayant des enfants fuyant les tirs de fusils, de roquettes et d’obus au Nord-Kivu. Les belligérants ne leur donnent pas de choix.

A moins de 5 ou 10 ans, des enfants sont contraints de prendre des responsabilités qui ne sont pas les leurs. Plutôt que d’être protégés au toit parental, à l’école ou mieux, au sein de la société, fuir, encore fuir et toujours fuir est devenu leur pain quotidien. Pourtant, ils ne sont ni enfants bâtards, enfants du « samedi soir »; ils ne sont pas non plus des apatrides. Leur malchance est d’être nés au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais, n’ont-ils pas le droit à la vie comme tous les autres citoyens du pays? Ne sont-ils pas autant fils du Congo que ces natifs de Kinshasa, de Lubumbashi et de Mbuji-Mayi ?

« Run and Win » (en français, courir et gagner ou courir pour gagner) qui transparaît en grand sur le T-shirt de cet enfant (voir l’image) qui n’a à peine que 10 ans, valise à la tête, regard perdu, visage pâle, trimballant un frère d’à peine 5 ans par derrière, est un fait parleur. Il est tout le contraste de ce à quoi on s’attendrait. Tout compte fait, on réalise contrairement qu’il faut « Run to save you life (en français, courir pour sauver sa vie) ».

Au Nord-Kivu, tout comme dans d’autres provinces de l’Est, à l’instar de l’Ituri ou du Sud-Kivu, les populations ont un choix net à opérer entre « résister et mourir » ou « courir et survivre ». Même les enfants semblent avoir bien compris ces rudiments, en témoignent ces images qui envahissent la toile depuis l’invasion de la RDC par un de ses voisins, le Rwanda, à travers les rebelles du M23. L’affirmation n’est pas nôtre mais des autorités de Kinshasa.

Depuis plus de 20 ans, après l’entrée de l’AFDL en mai 1997, l’est du Congo n’est jamais un havre de paix. La génération d’enfants de cette tranche d’âge n’a connu que peine, affliction, agression. La guerre leur semble finalement collée à la peau comme s’ils étaient des sous-hommes.

Mais, où sont l’ONU, l’UNICEF, les défenseurs des droits humains, les défenseurs des droits enfants? Que fait le gouvernement congolais ? Alors que d’innocents enfants « Run to save their live », tous font preuve d’une cécité innommable. Comme si de rien n’était. Comme si ce n’était pas leur affaire. Erreur!

Cette image, ou plutôt, ces images doivent interpeller. Elles le doivent forcément. L’indifférence et l’insouciance des décideurs ne feront qu’hypothéquer l’avenir de ce nombre d’enfants nés en contexte de guerre. Plutôt que leur apprendre à fuir pour survivre, la société a la lourde responsabilité de créer un climat propice à tous ces êtres pour leur apprendre à fuir pour gagner leur vie.

Charles Mapinduzi

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