Le conflit rwando-burundais ne fait que s’amplifier. Très ferme à sa décision, le régime de Gitega refuse de céder face aux provocations de Kigali.
La semaine dernière, il a décidé de fermer ses frontières avec le Rwanda qu’il accuse d’être un « mauvais voisin », car soutenant une milice qui a récemment fait au moins 20 morts dans le rang de l’armée burundaise.
Et, Evariste Ndayishimiye ne s’est pas arrêté là. Il a même menacé de mettre à la porte les ressortissants rwandais vivant sur sol, en guise de représailles et de réponse à la démarche déstabilisatrice de Kigali.
Depuis le mercredi 10 janvier dernier, le régime de Gitega-Bujumbura a mis en exécution cette menace. Même si le nombre des Rwandais chassé du Burundi depuis près d’une semaine maintenant n’est pas encore connu, SOS Torture/Burundi, une ONG locale parle d’une trentaine de sujets rwandais qui ont été rapatriés vers le Rwanda entre le jeudi et le vendredi dernier, pour ce qui est du seul poste-frontière de Ruhwa, au nord-ouest du pays.
Une quarantaine d’autres Rwandais arrêtés par les membres de la ligue de jeunes au pouvoir au Burundi et qui étaient en détention attendent également d’être expulsés, indique l’ONG. En plus d’eux, de nombreux autres ressortissants rwandais appréhendés dans d’autres provinces du pays sont sur le point d’être mis à la porte.
Les tensions ont réapparu entre les 2 Etats alors qu’il y a peu, les relations se normalisaient déjà après un autre conflit qui datait de 2015.
Accusé de soutenir le M23 qui est actif sur le sol congolais, Kigali a toujours rejeté les accusations en dépit de nombreuses preuves recueillies sur le terrain.
En marge du déploiement des troupes de l’EAC en RDC, le Burundi s’est particulièrement montré solidaire des Congolais en combattant tant soit peu la rébellion qui est constituée de plusieurs soldats de l’armée rwandaise. Des observateurs estiment que le nouveau conflit entre Kigali et Gitera pourrait être parti de là.
Le gouvernement rwandais n’aurait pas digéré le fait que le Burundi entre en danse contre le M23 qui est un groupe armé issu de son laboratoire. Ainsi aurait-il décidé de faire mal au Burundi pour le punir.
Charles Mapinduzi