Les autorités de Kinshasa se jouent-elles des Congolais au sujet de la présence des troupes de la Communauté d’Afrique de l’Est au Nord-Kivu ?
En mai dernier, Félix Tshisekedi menaçait de mettre à la porte la force régionale dont le travail n’était pas apprécié en RDC. Mais, à la surprise générale, en juin suivant, le mandat de l’EAC a été prorogé jusqu’à septembre 2023.
Lors de la prorogation de cette mission en juin, les autorités congolaises avaient été catégoriques en affirmant qu’en septembre, si jamais les choses ne s’amélioraient sur le terrain, le Congo serait décidé de remercier l’EAC et de ne laisser que les FARDC combattre seules le M23 ainsi que d’autres groupes armés.
Cependant, septembre 2023 arrivé, Kinshasa a de nouveau participé au prorogement de la présence de l’EAC jusqu’au 8 décembre prochain. Puis, aujourd’hui, il affirme que ce sera la fin du séjour de cette force est-africaine sur le sol congolais, qu’il n’y aura aucun renouvellement à l’expiration de ce mandat qui court jusqu’à la fin de l’année.
Alors que le gouvernement congolais semble menaçant, au Kenya, Nairobi se prépare à déployer de nouvelles troupes pour participer au retour de la paix dans l’est du Congo, indique-t-on.
Le jeudi 12 octobre dernier, le commandant adjoint de l’armée kényane, la KDF, le général de division David Tarus, a même rendu visite aux troupes destinées à venir en RDC pour des opérations militaires de maintien de la paix dans la région instable du Congo.
Mais, il s’agit de deux démarches diamétralement opposées entre Kinshasa et Nairobi. Et, pour des observateurs, soit l’EAC a un agenda caché contre le pays, soit le gouvernement congolais se joue de son peuple alors qu’il sait ce qui se trame.
Arrivées depuis fin novembre 2022 au Nord-Kivu, les troupes de l’EAC étaient sensées venir aider la RDC à combattre les groupes armés dans l’est dont le M23. Cependant, un an après, cette force n’a pas répondu aux attentes des Congolais.
Au contraire, au Nord-Kivu, on la soupçonne de collaborer avec le M23 et d’être impliquée dans des magouilles contre le Congo.
Charles Mapinduzi
