Ni vainqueur ni vaincu sur le plan diplomatique entre le Congo et le Rwanda dans le conflit qui déchire l’est. Deux puissances, et non des moindres, ont encore refusé de trancher en faveur de l’un ou de l’autre.
Pourtant, Kinshasa a déjà déployé tout son arsenal médiatique pour convaincre le monde que le régime de Kigali mérite d’être banni et d’être pris pour un paria international. Mais, peut-être que le gouvernement congolais n’a jamais convaincu plus que ça.
Dans un communiqué, comme par le passé d’ailleurs, Washington et Paris condamnent Kagame pour son soutien au M23 et l’enjoignent d’arrêter. Puis, en même temps, ils accusent Félix Tshisekedi de collaborer avec les FDLR, y compris d’autres groupes armés et lui demandent de cesser.
« La France et les États-Unis appellent tous les belligérants en République démocratique du Congo (RDC) à cesser immédiatement les hostilités, demandent au Rwanda de se retirer et de cesser son soutien au Mouvement du 23 mars, à la RDC de cesser toute collaboration avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda et d’autres groupes armés, et à l’ensemble des parties prenantes de respecter le droit international humanitaire », lit-on dans une feuille de route franco-américaine d’Emmanuel Macron.
Puis, dans la foulée, la France et les USA réaffirment leur volonté de voir les tensions s’estomper par les voies diplomatiques et politiques et encourageant ainsi les parties prenantes à s’inscrire dans la logique du processus de Loanda.
« Les présidents continuent d’être favorables aux efforts diplomatiques régionaux et saluent notamment la médiation conduite par le président de l’Angola, et ils appellent toutes les parties à la désescalade, à la protection des populations civiles et à un dialogue constructif permettant de créer les conditions d’une solution négociée menant à une paix durable », disent-ils.
Il ne s’agit pas d’une première pour la Communauté internationale. Au moment où la République démocratique du Congo attend voir les Nations-Unies et l’Occident condamner le Rwanda pour ses agissements via le M23, elle a toujours été rattrapée par ces accusations de soutien aux FDLR.
En effet, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sont une rébellion hostile au régime de Kigali. Kagame a toujours pointé du doigt les autorités congolaises de tenter de renverser son pouvoir en se servant de ce groupe armé là.
Au sein de l’opinion internationale, la version partagée a toujours été celle du Rwanda qui appuie le M23 qui déstabilise le Nord-Kivu et de la RDC qui collabore avec les FDLR qui visent à renverser le gouvernement rwandais.
Ce qui a toujours amenuisé les efforts diplomatiques du régime Tshisekedi à convaincre le monde d’être derrière le Congo.
Charles Mapinduzi
