Ni au premier, ni au second mandat, le régime Tshisekedi n’a réussi à placer le peuple au cœur de son pouvoir. Les institutions du pays sont restées trop budgétivores, de sorte que le gros du budget leur profite au détriment de la majorité des Congolais.
Dans le budget en cours, 779 millions de dollars ont été prévus uniquement pour le fonctionnement des ministères, sans compter que d’autres institutions sont autant financièrement exigeantes. Allusion faite notamment au Parlement, à la Présidence de la République et même aux Cours et tribunaux.
Et, jusqu’en fin mai dernier, 332,8 millions de dollars ont été consommés pour ce budget prévu, soit plus de 42% alors que le nouveau gouvernement n’a été mis en place que très récemment.
Ces chiffres sont fournis par les états de suivi budgétaire de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire.
Comme on le dénonce constamment, les institutions du pays consomment à elles seules près de 70% du budget national. Pour 2024, 67% des 16 milliards prévus reviennent à elles, dont plus de 33% uniquement à l’administration.
Pendant ce temps, d’autres secteurs de la vie souffrent impitoyablement. A titre illustratif, le pays est en guerre mais les soldats engagés au front pour protéger l’intégrité territoriale se plaignent de leurs conditions sociales qui laissent à désirer. Certains sont même contraints de mendier ou de piller et voler pour survivre.
Les équipements militaires dont l’armement et les tenues ne sont qu’à peine renouveller. Ce qui réduit régulièrement les chances pour le Congo de se débarrasser notamment du M23 qui entretient une agression dans le Nord-Kivu.
Et, il n’y a pas que ces secteurs qui pâtissent de cette distribution inéquitable des richesses du pays. L’éducation demeure en difficulté. La gratuité décrétée dans la précipitation piétine suite à la prise en charge non assurée des enseignants.
Pour le secteur sanitaire, les médecins et les infirmiers croupissent aussi dans la misère. Leurs salaires ne leur permettent pas de nouer les 2 bouts du mois.
Pendant ce temps, les routes nationales et celles de desserte agricole sont délabrées et parfois inexistantes. L’état des infrastructures de base comme les hôpitaux et les écoles suscite de vrais questionnements. Les richesses du pays profitent à une minorité, essentiellement les politiques qui ont accédé aux responsabilités étatiques.
Charles Mapinduzi