Ils ont chanté Kabila. Ils l’ont même déifié à ce temps où le peuple criait misère. Certains d’entre eux sont allés jusqu’à écrire des livres et à défendre des thèses les plus insondables pour faire consommer l’ancien président et trouver une parade pour le maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
A qui voulait les écouter, ils n’arrêtaient de crier que Joseph Kabila était le chemin, la vérité et la vie. Ne pas l’admettre tel quel, précipitait le contrevenant dans l’au-delà. Ils se vantaient d’être des patriotes. Mais, il a fallu que Félix Tshisekedi débarque au sommet de l’Etat pour que la nation congolaise découvre que ceux qui se réclamaient Kabilistes purs et durs n’étaient que de simples ventriotes impénitents qui se moquent éperdument de la révèle de la Mère-Patrie.
Joseph Kabila n’avait-il pas réellement raison de dire avoir manqué 15 bonnes personnes pour remettre le grand Congo sur les railles? Le comportement de la classe politique congolaise actuelle finira par donner raison au fils de mzee. Kabila sur qui tout le monde jurait est resté seul, retranché dans ses fermes, abandonné même par ceux-là qui ont tout reçu de lui.
Depuis que Félix Tshisekedi a constitué son Union sacrée, tous les politiciens véreux l’ont rejoint dans la barque en donnant l’impression d’être la machine qui l’aidera à changer les choses. Pourtant, ils sont en majorité ces hommes et femmes parmi lesquelles l’ancien chef de l’Etat a manqué 15 vaillants.
L’un de ces ex-Kabilistes qui chantent pour Fatshi est Norbert Basengezi, ancien vice-président de la CENI au compte de la mouvance au pouvoir. Comme nombreux autres d’ailleurs, il a tout reçu de Kabila.
Cependant, à la question de savoir pourquoi il est vite devenu Tshisekedi, il évoque une affaire de téléphone et de conversation avec Fatshi. Puis, le président de l’ANCE évoque la gratuité de l’enseignement en RDC.
« Quand je l’appelle au téléphone, il me décroché et me répond : allô bokilo. Il est aussi le pionnier de la gratuité de l’enseignement et de la maternité« , répond-il pour justifier son basculement à l’Union sacrée.
Mais, qui l’aurait cru? Est-ce toujours à mettre au compte de la transhumance politique ou de la versatilité politique?
Il y a des années avant Jésus-Christ, à son temps, après avoir vu monsieur Brutus parmi ses assassins, Brutus qu’il aimait pourtant particulièrement, Jules César s’exclama en latin en ces termes : « Tu quoque, fili mi » (en français : toi aussi, mon fils)? En voyant partir tous ses acteurs qui ont carrément reçu tout de lui, Kabila insoufflerait comme César : « Vous aussi, mes fils »!
« Ce sont des éléphants qui cherchent des nouveaux pâturages après avoir saccagé les champs des cultivateurs« , soutient un internaute.
« Quand on a plus de 50 ans et qu’on est incapable de passer 4 ans dans l’opposition et rester fidèle à un homme grâce à qui on a eu tout dans la vie, il y a un véritable problème d’éthique et de morale. Un tel homme a prouvé qu’il ne peut oeuvrer pour le bien commun« , ajoute un journaliste.
Mais, que peuvent-ils offrir à la République, ceux-là, sinon la ruiner davantage et la précipiter dans l’abîme ? En quoi seront-ils utiles à Félix Tshisekedi s’ils ne l’ont pas été près de 20 ans durant avec Kabila?
Pour le coordinateur de la Ligue des jeunes du MCN, parti d’Ange Mushobekwa, il faut refonder la classe politique congolaise en la débarrassant de ceux qui servent leur ventre, plutôt que la nation.
« Une nouvelle classe politique en RDC, s’impose! La République, notre République n’a pas plus de quinze personnes, hommes d’État de repère! Tout le monde est ballotté par les vent et marées pour son propre ventre. L’intérêt général oublié. Où sont la résilience, la constance et le patriotisme? », s’était-il interrogé.
Félix Tshisekedi a tout intérêt à rester sur ses gardes après avoir accepté de conjuguer avec des requins qui ont ruiné son prédécesseur. Comme ils l’ont fait pour Kabila, ceux-ci ne se gêneront guère de chanter pour lui en vue de lui soutirer du sou avant de l’abandonner quand celui-ci aura perdu l’Imperium.
Charles Mapinduzi