Vingt jours se sont écoulés depuis que la capitale congolaise a été secouée par une attaque qui a principalement visé la résidence de Vital Kamerhe.
Un gang, avec à la tête Christian Malanga, ex-officier de l’armée congolaise mais vivant dans la diaspora, s’est invité vers 4h du matin du 19 mai dernier chez l’actuel président de l’Assemblée nationale.
Après des tirs nourris qui ont duré une heure et qui ont coûté la vie à 2 policiers de garde, y compris un assaillant, ces hommes armés se sont dirigés au Palais de la nation avant d’être encerclés et mis hors d’état de nuire par les FARDC.
Dans sa communication du même dimanche, le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée, avait alors indiqué qu’il s’était agi d’un putsch déjoué par les services de sécurité, même si jusqu’à ce stade, une certaine opinion n’a jamais été convaincue par la version officielle.
Certains analystes ont ainsi estimé que l’objectif était plutôt d’éliminer Vital Kamerhe, acteur important au sein du microcosme politique congolais, lui qui se préparait à prendre la tête de la Chambre basse du Parlement. Ils estiment que pour un coup d’Etat, les acteurs impliqués allaient principalement visé Félix Tshisekedi, l’aéroport international de N’Djili et la radio-télévision nationale (RTNC).
Mais, vingt jours après, le mythe est resté sur l’affaire, surtout que le cerveau moteur, Christian Malanga, avait été neutralisé le même jour, avant de déballer son plan aux services d’intelligence congolais.
S’agissait-il réellement d’un coup d’Etat, d’un assassinat préparé de VK ou d’une action exhibitionniste de présumés putschistes? Toutes ces questions auront peut-être incessamment des réponses.
Car, comme annoncé, depuis ce vendredi 7 juin, un procès est ouvert par la justice militaire à la prison de Ndolo à Kinshasa. A la barre, 52 putschistes auxquels est associé leur chef Christian Malanga déjà mort.
Parmi ces personnes en jugement, il y a 3 sujets américains dont le fils de Christian Malanga et 2 Blancs. Tous sont accusés d’avoir tenté de renverser les institutions légales de la République en prenant part au coup d’État manqué du 19 mai.
Un autre acteur important qui a été associé au dossier est le professeur Jean-Jacques Wondo. Cet expert des question de défense qui était alors conseiller de l’administrateur général de l’Agence nationale des renseignements, Daniel Lusadisu récemment remplacé, est soupçonné d’avoir été en contact régulier avec le chef putschiste.
Toutes ces zones d’ombre devraient ainsi être mises au clair dans le procès déjà ouvert. Et, pour autant que le moratoire sur la peine de mort a déjà été levé, il n’est pas exclu que les condamnés dans cette affaire soient les premiers à être exécutés.
Charles Mapinduzi