« Le maître nageur », comme l’ont surnommé certains Congolais, n’a guère changé. Si le temps passé en prison a toujours permis à certains de prendre du recul, Jean-Marc Kabund, lui, a gardé sa témérité face au régime Tshisekedi.
Tout feu, tout flamme, l’ex-président de l’UDPS dont le procès a repris le lundi 7 août dernier à la Cour de cassation ne s’est pas privé de charger de nouveau le pouvoir en place. Sans se faufiler, Kabund a repris mot à mot les griefs pour lesquels il a d’ailleurs été cloué entre les 4 murs.
« Le danger, c’est la misère, c’est l’insécurité à l’est du pays, à Kinshasa, l’absence d’un programme social cohérent, l’absence d’un programme clair au sommet de l’Etat, tout se fait vaille que vaille, par essai-erreur. Alors, j’avais jugé que parce que le pays court un danger, j’appelle le peuple à ne plus voter pour Félix Tshisekedi et à tout mettre en oeuvre pour que celui-là ne soit plus à la tête du pays. Et je suis en droit de le dire. Je me suis exprimé comme candidat président de la République, président d’un parti politique de l’opposition, comme un député national », a-t-il réitéré en insistant sur les accusations qu’il a portées contre le régime avant son arrestation.
Des analystes sont persuadés que ce procès est une tribune imprudemment ouverte pour cet opposant pour couler davantage Félix Tshisekedi. D’ailleurs, les arguments avancés par l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale l’ont vite présenté comme un prisonnier politique comme il l’a toujours dénoncé.
Jean-Marc Kabund s’en est pris à la justice congolaise qu’il soupçonne d’être à la manœuvre du régime pour le faire taire. L’opposant regrette qu’au lieu que la justice creuse davantage pour en savoir plus sur les déclarations faites au sujet de détournements massifs des fonds, elle a préféré l’arrêter parce qu’aux ordres de Félix Tshisekedi.
On le rappelera toujours, Jean-Marc Kabund a rejoint l’opposition après être entré en disgrâce avec le régime dont il était l’un des piliers majeurs. Une fois à l’opposition, l’ancien dirigeant de l’UDPS n’est pas resté tendre envers Félix Tshisekedi qu’il a considéré comme un danger à la tête du pays. Des déclarations qui lui ont coûté la liberté. Détenu depuis plus de 6 mois, Kabund est convaincu que sa détention est politique.
Gabriel Musafiri
