Il n’y a pas de vie dans les sites des déplacés près de Goma, au Nord-Kivu.
Les Congolais qui ont fui leur contrée dans les territoires de Rutshuru, Masisi et même Nyirangongo sont abandonnés à la merci de dangereuses intempéries qui ont d’ailleurs déjà causé des milliers de morts depuis le début du conflit.
Sous le froid, sans abris, sans eau ni médicaments, frappés par une famine difficile à nommer, ces citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer traversent des moments difficiles et pitoyables.
Les quelques bienfaiteurs qui ont essayé de juguler la crise ne sont pas allés loin au regard du nombre élevé de nécessiteux. A Kinshasa, un silence assourdissant a continué à retentir en dépit de plaidoyers menés sur tous les fronts.
Toutefois, le mardi 27 février, le Premier ministre congolais a finalement décidé de recevoir une délégation de députés du Nord-Kivu.
Ces derniers ont décrit le drame humanitaire qui frappe les Congolais près de Goma et ont plaidé pour l’intervention des autorités congolaises pour soulager, tant soit peu, les victimes de la guerre du M23.
A l’issue des échanges, il a été décidé le déploiement, dans les tout prochains jours, d’une délégation mixte gouvernement-Assemblée nationale pour tenter de sauver les déplacés.
« Nous avons reçu le cri d’alarme de nos compatriotes du Nord-Kivu. Un cri d’alarme qui a été saisi par le gouvernement au niveau du conseil des ministres qui était présidé par le chef de l’Etat qui a instruit le Premier ministre et le ministre des Finances pour que cette situation trouve une solution idoine le plus rapidement possible » dit-il, avant de préciser :
« Dans les heures qui suivent, nous nous rendrons, cette délégation conjointe, à Goma pour essayer d’apporter tant soit peu le soulagement à cette population en détresse », a-t-il précisé.
Il faut dire que suite au conflit imposé par le M23, plusieurs centaines de milliers de Congolais ont déjà quitté leur contrée et se sont déjà rassemblés dans des camps près de Goma.
La crise humanitaire est tellement énorme que l’intervention s’avère urgente. Pas seulement celle venant du gouvernement mais aussi celle des humanitaires compte tenu de la gravité de la situation.
Charles Mapinduzi
