Il était pourtant véhément attendu au Nord-Kivu, dans la région de Beni-Lubero, où les terroristes ADF ont égorgé au moins 215 Congolais en presqu’une semaine.
Cependant, le chef de l’Etat qui n’a toujours effectué aucun voyage à l’intérieur du pays après sa réélection mais qui est aujourd’hui à son 18e déplacement hors des frontières nationales a opté pour se rendre à une fête en Afrique du Sud, la fête d’investiture de Cyril Ramaphosa, qui vient à peine d’être réélu président.
Comme le confirme la presse présidentielle congolaise, le président de la République est arrivé à Pretoria, dans la soirée du mardi 18 juin.
« Le Président Félix Tshisekedi est arrivé ce soir en Afrique du Sud pour prendre part, ce mercredi 19 juin, aux Union buildings de Pretoria, à la cérémonie d’investiture de son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa », indique-t-elle.
Factuellement, on peut reconnaître la nécessité, pour le dirigeant congolais, de se rendre en Afrique du Sud aujourd’hui. Les 2 Etats sont en coopération militaire à travers la force de la SADC qui a résolu d’aider le Congo à se défaire du M23.
Sur le plan diplomatique, Félix Tshisekedi a, se dit-on, pour une rare des fois, effectué un déplacement qui peut se justifier, question de cimenter davantage la collaboration entre Kinshasa et Pretoria.
Mais, la question qui revient constamment est celle relative à l’omerta qui entoure les massacres des civils dans l’est, au Nord-Kivu et dans l’Ituri.
Face aux appels pressants des Congolais de la contrée, Félix Tshisekedi a toujours fait une sourde oreille. Il donne l’impression de ne pas même savoir ce qui s’y passe. Lui qui a promis de renter dans la contrée pour remercier ceux qui l’ont massivement voté pour lui est aujourd’hui incapable de s’y rendre quand des carnages répétitifs s’y entretiennent.
La semaine qui s’est achevée, les terroristes ADF, principaux mangeurs d’hommes dans la zone, ont attaqué des localités en territoire de Beni, tuant une centaine de personnes, brûlant des dizaines de maisons et pillant des biens.
Puis, sans s’arrêter là, ils ont étendu leur action dans le territoire de Lubero qui était jusqu’ici épargné depuis le début des massacres en octobre 2014. Sur place, ils ont aussi égorgé une quarantaine de civils. Ce qui a porté à au moins 215, le nombre des victimes.
Mais, en dépit de la situation, Félix Tshisekedi qui était attendu dans la contrée pour reconforter ses compatriotes, remonter le moral des troupes et rassurer au sujet de nouvelles mesures prises a choisi de se taire totalement jusqu’à ce qu’il soit finalement signalé en Afrique du Sud pour une cérémonie d’investiture.
Au Nord-Kivu, des analyses vont finalement dans tous les sens. Des citoyens soutiennent maintenant de plus en plus que Kinshasa se moque éperdument de leur malheur et qu’ils doivent se prendre en charge.
Charles Mapinduzi
