Les terroristes ADF n’ont toujours pas encore mis un terme à leurs actions dévastatrices contre les civils dans la région de Beni et de l’Ituri. Neuf ans ce sont pourtant écoulés depuis que ces djihadistes d’origine ougandaise s’en prennent aux Congolais et font face aux services de sécurité. Mais, le décompte macabre se poursuit.
Et, les chiffres sont alarmants et effroyables. Plus de 9 ans après le début des massacres des civils par les ADF en région de Beni (Nord-Kivu), plus de 14 mille Congolais ont déjà péri au cours de plusieurs attaques et incursions dans des villages et agglomérations.
Ce nombre est avancé par un acteur des forces vives, ancien président de la société civile de Beni à l’issue d’un monitoring qu’il a réalisé sur le dossier, la dernière exécution sommaire et sauvage remontant dans la nuit du lundi au mardi 24 octobre dernier en commune rurale d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni.
Monsieur Teddy Kataliko rapporte également que plus de 435 000 déplacés internes sont à déplorer. Il note aussi plus de 71. 675 maisons incendiées et plus de 1.136 véhicules brûlés au côté des villages abandonnés depuis 2014.
« L’objectif de l’ennemi étant de mettre en place un système de terreur, d’épuration systématique des populations civiles, provoquer le déplacement forcé des populations en vue d’occuper progressivement leurs terres et exploiter les ressources natures, le bois, le cacao, l’or », dit-il.
Pour rappel, les massacres ADF commencent le 2 octobre comme 2014 avec un premier massacre des civils à Beni. Ce jour-là, Mukoko et Kokola, deux villages situés à plus de 20km au nord de la ville de Beni, vivent une tragédie qui sera, malheureusement, le début d’une longue série de tueries dans toute la région de Beni jusqu’à ce jour.
Dans la nuit de ce jour-là, un groupe de gens non autrement identifiés font irruption dans les 2 villages, tuant à leur passage hommes, femmes, enfants et vieillards.
Les victimes avaient été décapitées devant les membres de leurs familles, des civils tués à l’aide d’armes blanches.
Le gouvernement central et son appareil militaire avaient alors conclu que les rebelles ougandais de l’ADF-Nalu étaient responsables de ces tueries, thèse avancée jusqu’à ce jour. Un mois après, on assista à un 2è massacre de 120 personnes à Tepiomba, Masulukwede et Vemba.
Depuis 2008, c’est le bilan humain le plus lourd causé par une attaque militaire en RDC en une seule journée.
Depuis lors, le rythme et l’intensité des massacres ont varié.
L’on avait alors assisté à des massacres similaires dans les agglomérations de Linzo Sisene, Apetinasana, Mayimoya, Kisiki, Eringeti, Kainama, Malehe, Oicha, Ngite, Kadou, Ngadi, Munzambay, Kibidiwe, Matembo, Mavivi, Matiba, et la périphérie de Beni dont les dernières attaques datent d’environ une semaine.
Aujourd’hui, plusieurs observateurs affirment que les violences perpétrées autour de Beni depuis ce 2 octobre 2014 restent les plus meurtrières, mais aussi les plus opaques de l’histoire récente du pays.
Charles Mapinduzi