L’instauration d’un État de droit où règnent la démocratie, la liberté, l’égalité, l’équité n’est restée qu’un leurre en République démocratique du Congo. Le parti au pouvoir, pétri sous le slogan « le peuple d’abord », semble s’être servi du peuple comme tremplin pour accéder au trône. Car, depuis, toutes les valeurs chèrement vantées sont déjà jetées à la poubelle.
De ces jours, comme le dénoncent activistes et acteurs politiques de l’opposition, la démocratie est en danger au Congo. Les tenants du pouvoir tirent désormais sur tout ce qui bouge, parfois même sans raison.
Les militants pro-changement sont, de manière très expéditive, brutalisés, torturés, interpellés et mis au cachot. Ceux qui osent critiquer la gouvernance politique du pays par Félix Tshisekedi sont directement attaqués par des partisans, y compris par des services de sécurité. Nombreux sont ainsi contraints au silence s’ils tiennent à leur vie ou à leur liberté.
La dernière arrestation considérée par l’opinion comme injuste est celle de la militante Gloria Sengha et ses 2 autres compagnons. Depuis le 17 mai dernier, ils sont détenus au secret par les services de l’Agence nationale des renseignements.
Et, comme l’a indiqué Moïse Katumbi sur son compte X, « le seul crime de Gloria Sengha Panda est d’avoir préparé une marche pacifique contre la vie chère et la misère alors que personne ne peut nier la détresse et la pauvrette extrême dans laquelle est plongé le peuple ».
Les raisons de la détention de cette activité pro-démocratie depuis 10 jours maintenant ne peuvent convaincre. A moins que les autorités congolaises affirment que dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles on se trouve est désormais un crime punissable par la loi en RDC.
Ou, est-on est train d’instaurer une pensée unique comme sous Mobutu où seuls les partisans du pouvoir ont droit aux chapitres? Gloria Sengha n’était même pas encore dans la rue mais elle a été arrêtée sans sommation à l’issue d’une réunion préparative.
« Dénoncer la vie chère devient un crime, dénoncer le taux exagéré du dollar, le manque d’électricité, d’eau, la hausse des prix des produits sur le marché, les tracasseries routières, le détournement, la mauvaise gouvernance, l’insécurité, la corruption, l’impaiement de salaire, rappeler les promesses, l’impunité,…est un risque d’enlèvement, torture ou disparition. Avec le régime actuel, il faut souffrir en silence », commente le journaliste Lwariba Maître.
Doit-on souffrir en silence pour éviter d’être écroué ? Les prisons risquent d’être pleines. Car, face à la cherté de la vie, la misère, l’insécurité, le chômage et l’indifférente des autorités du pays, la grogne s’accroît de plus en plus et les voix n’arrêtent de se lever.
En faisant de la dénonciation un crime, le régime de Kinshasa risque de dresser toute la communauté contre elle. Car, il n’est pas autant faux que l’insécurité ravage la partie orientale, le prix des produits de première nécessité a galopé,le chômage bat son plein, le pays vit des détournements monstres de deniers publics, etc.
Charles Mapinduzi