La politique sécuritaire du régime de Kinshasa demeure à double vitesse alors que l’est du pays est dévasté par une insécurité innommable dont l’agression menée par le M23, un groupe armé à la solde de Kigali.
Dans une déclaration commune parvenue à Partisan-rdc.net, Seth Kikuni et Claudel Lubaya notent que Félix Tshisekedi n’a jusqu’ici opéré de choix qu’au hasard pour tenter de résoudre la crise. Pour eux, ce tâtonnement a enlisé la situation, de sorte que le pays se précipite inexorablement dans l’inconnu.
« Faute de réponse lisible des autorités, le pays tangue vers le vide qu’il s’agisse de ce qui s’observe dans l’est que dans le Mai-ndombe. Du fait de la gouvernance approximative de Félix Tshisekedi, fondée sur des choix pour le moins hasardeux, le gouvernement congolais a renoncé à ses missions régaliennes de protection de notre souveraineté en tant qu’Etat et de défense de l’intégrité de notre territoire », mentionne la déclaration de presse.
A ce stade, les 2 opposants rappellent l’omniprésence des armées étrangères sur le sol congolais, soit disant pour aider le pays à sortir du gouffre alors que l’armée loyaliste, les FARDC, est toujours là, non équipée, pas bien rémunérée, abandonnée à son sort.
« En violation flagrante de la constitution, il s’est résolu à sous-traiter ces dernières auprès des armées étrangères (UPDF, force régionale EAC, FNDB, SAMIRDC) qu’il a invitées à opérer sur notre sol avec des contreparties tenues secrètes », dénoncent Kikuni et Lubaya.
Puis, dans la foulée, ils déplorent qu’aujourd’hui, à la place de compter sur l’armée nationale, Kinshasa se serve des groupes armés et des mercenaires étrangers qui, dans les faits, sont mieux payés que les FARDC par le trésor public.
« Des groupes armés, des milices incontrôlées ainsi que des mercenaires étrangers qui se sont également vu attribués la charge dévolue aux FARDC sont rémunérées par le trésor public à des coûts exorbitants et largement supérieurs à la solde versée à de hauts gradés de nos forces armées », font-ils remarquer.
Rappelons-le, depuis plusieurs mois maintenant, Kinshasa a décidé de se servir des groupes armés locaux dans la lutte contre le M23. Bien avant, ces milices étaient impliquées dans des cruautés que personne ne peut savoir nommées.
Cependant, comme par magie et sans aucune forme de procès, ces milices ont été sanctifiées et canonisées par Félix Tshisekedi qui a promis de les prendre en charge autant que les FARDC, entre autres pour ce qui est des munitions et des tenues.
En plus d’eux, il y a des mercenaires roumains qui sont en place au Nord-Kivu. Ces derniers coûtent jusqu’à 5000 dollars américains, chacun, alors qu’un colonel FARDC ne reçoit que l’équivalent de 125$ en francs congolais.
Par ailleurs, les FARDC semblent mises en pause par le gouvernement. Car, au lieu de les motiver et de les pousser à la réussite, Kinshasa a plutôt invité l’EAC, d’abord puis la SADC, ensuite. Aussi, dans le nord du Nord-Kivu et dans une partie de l’Ituri, c’est l’armée ougandaise qui est en œuvre bien qu’en coalition avec les troupes congolaises. Aussi, il y a l’armée burundaise qui a été invitée dans une coopération bilatérale Kinshasa-Gitega/Bujumbura.
Nombre d’observateurs ont toujours dénoncé ce cocktail molotov qui risque d’être fatal pour le Congo. D’ailleurs, en dépit de cette présence des armées étrangères et de la contribution des groupes armés locaux, le M23 continue d’occuper plusieurs portions du territoire national.
Charles Mapinduzi