Les terroristes ADF visent de plus en plus l’Ouganda d’où ils sont d’ailleurs originaires. Si par le passé, ils étaient essentiellement une menace contre la RDC, ils s’illustrent par des attaques de l’autre côté de la frontière depuis quelques semaines.
Après l’attaque enregistrée dans la nuit du jeudi au vendredi dernier sur la route Kisoro-Mpondwe-Lubiriha, attaque au cours de laquelle un civil a été tué et un véhicule remorque incendié, l’Ouganda a de nouveau échappé bel à une nouvelle cruauté.
Le dimanche 15 octobre, dans la localité de Mutambala, en Ouganda, à la frontière avec la RDC, un terroriste ADF/MTM s’est infiltré dans une église de réveil dénommée Gospel KBS et a offert 4 amplificateurs piégés avec 4 bombes dont une bombe EEI installée à l’intérieur de chaque amplificateur, rapporte le capitaine congolais Antony Mwalushayi
« Les services spécialisés ougandais qui étaient alertés en temps réel ont détecté ces bombes avant leurs explosions. Mais, le terroriste, donateur de ces 4 amplificateurs a pris la fuite vers la cité de Kasindi, en RDC », indique-t-il.
Le porte-parole militaire demande ainsi à la population dans la contrée à demeurer vigilante, particulièrement les fidèles des Églises puis encourage les citoyens à dénoncer les suspects.
Il est à rappeler que face à la menace commune que font peser les ADF contre la RDC et l’Ouganda, les armées de 2 pays ont décidé de coaliser leurs efforts pour combattre ces terroristes.
Depuis le 30 novembre 2021, l’armée ougandaise, l’UPDF, est engagée au côté des FARDC en territoire de Beni et en province de l’Ituri.
D’origine ougandaise, les ADF qui se sont formés pour combattre le régime de Museveni, se sont réfugiés sur le sol congolais à la fin des années 80.
Ce n’est qu’en 2014 qu’ils ont change leur agenda. Et, au lieu de s’attaquer au régime de Kampala comme programmé lors de sa création, cette rébellion a plutôt tourné le canon vers les Congolais qui l’ont hébergée.
Le 2 octobre 2014, elle a perpétré les tout premiers massacres des civils dans 3 villages en territoire de Beni (Nord-Kivu), faisant une cinquantaine de morts. Et, ce fut le début d’un calvaire qui ne s’est jamais arrêté depuis.
Charles Mapinduzi
