En visant directement en justice l’archevêque de Kinshasa, le régime Tshisekedi a peut-être ouvert la boîte de Pandore. Comme nombreux observateurs l’affirmaient déjà, Ambongo est en soi un essaim d’abeilles, difficile à atteindre.
Depuis que l’annonce a été faite, c’est un véritable lever de boucliers qui s’observe aussi bien en RDC qu’en dehors des frontières nationales.
Après les prêtres de l’archidiocèse de Kinshasa, puis ceux du Togo, ceux de Lubumbashi viennent de sortir de leur mutisme pour s’insurger contre la méthode cavalière des autorités congolaises vis-à-vis du pasteur de l’Eglise romaine au Congo.
Dans un document consulté par Partisan-rdc.net, le presbytérium dit avoir suivi « avec indignation les intimidations, le lynchage médiatique, les propos discourtois et le harcellement judiciaire du pouvoir en place contre Fridolin Ambongo » et dit tout sa désapprobation.
« Nous désapprouvons et condamnons cet acharnement affligeant, culminant dans la demande choquante d’ouverture d’une information judiciaire à charge de ce haut dignitaire de l’Eglise famille de Dieu en RDC et en Afrique », lit-on dans le document.
Puis, à travers une rhétorique qui défend le cardinal, l’archidiocèse de Lubumbashi rappelle qu’on ne peut enchaîner la parole de Dieu et que Fridolin Ambongo est un ouvrier qui n’a pas à regretter ce qu’il a fait et qui trace tout droit le chemin de la parole de la vérité.
« S’acharner contre lui, chercher à l’humilier et vouloir le traîner en justice est non seulement une violation flagrante de la liberté religieuse, mais aussi une entrave délibérée à la liberté d’expression garantie par la constitution », poursuit-elle.
Puis, d’un ton quasiment moqueur, les prêtres de Lubumbashi critiquent la justice et préviennent Kinshasa qu’ils n’ont nullement peur d’elle, sachant qu’elle monte constamment des dossiers judiciaires pour faire taire les voix discordantes.
« Nous n’avons pas peur de la justice, la vraie. Nul n’ignore la tactique, ô combien cynique dans notre pays, de monter grossièrement des dossiers judiciaires vides contre les témoins jugés gênants pour finir par les traîner devant une justice qu’on sait malade et instrumentalisée. Mettre l’archevêque métropolitain de Kinshasa dans le viseur d’une telle justice en panne heurte et révolte notre conscience et celle de nos fidèles », poursuit l’archidiocèse.
Puis, d’un ton plus frappant, le presbytérium notent l’état actuel de la RDC qui est gangrené et paralysé par de nombreuses antivaleurs. A en croire les prêtres, « notre pays est dans une crise multi-sectorielle qui ne dit pas son nom ». Ainsi estiment-ils que face à une telle crise, la quête des boucs émissaires n’est pas ma meilleure solution.
Charles Mapinduzi