Ceux qui ont côtoyé Félix Tshisekedi ont affirmé qu’il ne joue jamais franc-jeu. Aujourd’hui, il vous fait des yeux doux, demain, il vous sort un coup tordu et vous tourne le dos sans aucune autre forme de procès.
Nombreux exemples très récents le démontrent et ceux qui composent aujourd’hui avec Félix Tshisekedi devraient se les rappeler. Certains analystes n’hésitent pas de prédire que le fils du sphinx de Limete veut se servir de leaders qui l’ont rejoint au sein de l’Union sacrée pour obtenir un second mandat avant de se débarrasser d’eux pour former une équipe compacte et indissociable où il n’y aura que ses amis, ses familiers et les ressortissants de sa contrée et de sa tribu.
On en a douté mais la sortie de l’équipe chargée de sa campagne en dit totalement long et ceux qui sont avertis au sein de l’Union sacrée devraient clairement en tirer des leçons. Ni Jean-Pierre Bemba, ni Bahati Lukwebo, encore moins Christophe n’apparaît sur la liste. Vital Kamerhe qui lui avait permis de remporter la présidentielle de décembre 2018 est aussi débarqué. Christophe Mboso qui s’est rapproché du président est également hors-circuit.
Aucun transfuge du FCC, ceux-là même qui lui ont permis d’obtenir la majorité parlementaire au détriment de Kabila n’a été désignée dans la même équipe en dépit des compétences et ou du leadership qu’ils incarnent.
Un présage qui en dit long sur ce que pourrait être l’avenir. Des observateurs attestent que la nouvelle équipe chapeauté par François Mwamba est en plus de 70% constituée des originaires de la tribu du chef de l’Etat. Pourtant, depuis l’avènement de l’UDPS au pouvoir, le tribalisme est dénoncé sur tous les toits. Le président congolais ne risque-t-il donc de se débarrasser de ses alliés sur qui il espère grimper pour s’offrir un autre mandat?
Nombreux exemples au cours du quinquennat semblent indiquer qu’on en sera là, déjà au regard de cette première étape avant même la présidentielle.
On se souvient par exemple qu’en 2019, Joseph Kabila a permis à Tshisekedi de s’offrir la présidence de la République alors que Martin Fayulu était vainqueur des scrutins. Mais, se souvient-on, l’ancien président a été payé en monnaie de singe. Puis, contre vents et marées, Vital Kamerhe s’est effacé pour accompagner Tshisekedi en 2018. Cependant, l’autorité morale de l’UNC a été emprisonné 2 ans durant avant d’être relâché après arrangements politiques.
Par ailleurs, Jean-Marc Kabund a joué un rôle crucial sur tous les fronts pour faire de Félix président et surtout pour qu’il le reste. Malheureusement, « maître nageur » croupit à Makala où il doit purger une peine de 7 ans de réclusion. Moïse Katumbi est venu donner du tonus à l’Union sacrée pour que Félix se détache du FCC et qu’il garde tout son pouvoir. Ces jours, le riche homme du Katanga paie le prix fort de son départ de l’Union sacrée : ses proches sont traqués, emprisonnés et même assassinés alors que lui-même est visé un projet de loi qui risque de l’écarter de la présidentielle.
Dieudonne Kaluba, président de la Cour constitutionnelle, a rendu un service remarquable à Tshisekedi. Il est celui-là qui avait rendu des arrêts iniques dans le basculement de la majorité parlementaire et la chute du FCC. Mais, il a à son tour été payé en monnaie de singe. On ne rappellera pas les cas de François Beya, ex-monsieur sécurité du président aujourd’hui en exil ou encore Fortunat Biselele, conseiller privé de Félix Tshisekedi jeté par moment en prison avant d’être repêché.
Au regard de ce tableau, Félix Tshisekedi semble ne pas inspirer confiance. Il a trahi même les plus valeureux de ses alliés sans la moindre hésitation. Ceux qui chantent béton à longueur des journées devraient donc se raviser et prendre des précautions, sinon, distances.
Charles Mapinduzi