Le chef de l’Etat congolais était attendu au tournant, lui dont la garde est pointée d’un doigt-accusateur dans le massacre qui a visé des civils non armés en ville de Goma, au Nord-Kivu, le mercredi 30 août dernier.
Dans l’opinion, généralement dans les camps de l’opposition, Félix Tshisekedi devrait être tenu pour responsable de ce carnage, lui qui est commandant en chef des armées. Surtout que le drame est intervenu dans une entité concernée par l’état de siège que le régime de Kinshasa refuse de lever en dépit des cris populaires.
Vendredi dernier, au cours du conseil des ministres, le président a exprimé sa colère ainsi que sa consternation. A l’instar d’autres Congolais, Félix Tshisekedi a jugé inacceptable ce qui s’est passé au Nord-Kivu. Pour lui, ceci ne restera pas impuni.
« Le président de la République s’est exprimé avec colère, émoi et consternation après avoir appris le décès de près d’une quarantaine de compatriotes brutalement fauchés au cours d’une manifestation dans la ville de Goma des suites d’une intervention des forces de l’ordre. Ces événements malheureux ne peuvent faire que l’objet d’une forte désapprobation et d’une forte condamnation, tant elle est incompatible à la vie en démocratie », rapporte Patrick Muyaya.
Puis, au porte-parole du gouvernement de renchérir que les ministres sectoriels ont expressément été chargés d’établir les responsabilités afin que la justice puisse sanctionner ceux qui ont été impliqués dans la tragédie.
« Le président de la République a appelé la justice à faire la lumière sur ce drame et d’établir rapidement les responsabilités tout en soulignant que ce drame ne peut pas et ne demeurera pas impuni. Il a instruit les ministres de l’intérieur, de la defence et de la justice de lui faire rapport dans le plus bref délai sur les circonstances qui ont mené à cet effroyable drame et pour que très rapidement, les sanctions sévères puissent être prises », a dit Muyaya.
Mais, jusqu’où ira Félix Tshisekedi? Les Congolais dont les ressortissants du Nord-Kivu espère que des mesures punitives sévères suivront. Car, par le passé, le gouvernement a promis mais des mesures d’accompagnement n’ont pas suivi.
Charles Mapinduzi