Hier homme fort du régime Tshisekedi, Jean-Marc Kabund est aujourd’hui dépourvu de tout pouvoir. Pas seulement, car, l’ex-président de l’UDPS est aussi condamné au silence jusqu’à 7 ans après le verdict de la Cour de cassation rendu public mercredi 13 septembre dernier.
Pour tout dire, on peut affirmer que les ambitions de cet opposant qui espérait compétir aux prochaines élections sont arrêtées net. Kabund devrait attendre très longtemps pour espérer diriger ce pays. Car, même s’il était libéré après avoir purgé sa peine, ce ne pourrait être que vers 2030, soit 2 ans après les scrutins de 2028. Dans ce cas, il lui faudrait patienter 2033 pour tenter de rebondir.
Mais, comment en est-on arrivé là ? Dans une tribune libre, Steve Mbikayi qui a rejoint l’Union sacrée estime que celui que l’opinion a intimement nommé « maître nageur » n’a pas su différencier le Félix Tshisekedi « ami » du Félix Tshisekedi « président de la République », allant ainsi jusqu’à outrepasser ses droits.
« Il n’a pas su bien gérer son succès. Il a mal géré sa proximité avec le chef au point de vouloir s’appuyer plus sur les relations d’amitié que sur celles d’un collaborateur avec l’autorité. Plusieurs commettent cette erreur dans leurs relations avec un membre de famille ou un ami élevé en dignité », dit l’ancien ministre de l’ESU, qui conseille par ailleurs que « tout en gardant la même proximité, le subalterne doit se remettre à sa place même si le chef reste simple et plus accessible ».
Entre Félix Tshisekedi et Jean-Marc Kabund, les choses sont allées très vite de sorte qu’entre les deux, l’amitié a cédé placé à l’adversité et même à l’inimitié. Malheureusement, dans le cas précis, l’avenir politique de cet opposant est hypothéqué. Car, après le verdict de la Cour de cassation, seul Félix Tshisekedi a le pouvoir de lui rendre la liberté.
Et, dans ce cas de figure, si le chef de l’Etat veut voir son ex-bras droit pourrir en prison, il usera de son pouvoir jusqu’à 2028, à moins que l’opposition politique l’emporte et sauve Kabund de sa détresse.
Charles Mapinduzi