A quelques semaines seulement des élections générales au pays, la CENI n’arrête de semer des doutes sur le processus électoral.
Depuis la désignation de Denis Kadima à la tête de l’institution, des critiques et des soupçons sont formulés contre la volonté manifeste du régime de Kinshasa de préparer un hold-up électoral en décembre.
D’ailleurs, le FCC de Kabila a déjà jeté l’éponge et dit ne pas être partant pour ces élections qui ne visent qu’à reconduire Félix Tshisekedi à la tête de la RDC.
Même si Kadima a toujours tenté de rassurer, les signaux sur le terrain prouve le contraire. Les opposants ont appelé à la révision du fichier électoral par une structure internationale beaucoup plus neutre mais la CENI s’y est opposée alors que l’opinion soupçonne des enrôlés fictifs qui viendraient gonfler les voix en faveur du candidat du régime.
Un autre signe avant-coureur qui indique que la commission électorale prépare quelque chose de bricole, c’est cette information qui déchire les réseaux sociaux. A la surprise générale, Denis Kadima et son bureau annoncent qu’ils sont incapables de faire l’affichage physique de la liste provisoire des électeurs, bureau par bureau.
Pourtant, ceci aurait naturellement permis aux enrôlés de savoir s’ils figurent effectivement sur la liste de futurs enrôlés afin de se préparer aux prochaines élections. Que craint donc la CENI?
Pour la CASE, le bureau Kadima craint d’afficher des listes inexistantes d’enrôlés. On redoute qu’il y ait des fictifs que la CENI a peur d’afficher pour éviter de se faire attraper. Pour Simaro Mbayo, tout concourt à la fraude.
« Denis Kadima opérationnellement pris au piège de son propre mensonge. La CENI paie déjà les conséquences de ses turpitudes électorales. Incapable d’afficher les listes inexistantes d’enrôlés, la CENI passe à la mise en scène », écrit-il.
Le même point de vue est partagé par nombre d’électeurs qui voient en cette attitude de la CENI une démarche suicidaire pour le pays. Certains appellent d’ailleurs Denis Kadima à rendre sa démission pour sauver son honneur.
« La CENI est accusée d’avoir un fichier corrompu. Elle refuse tout audit dudit fichier. Et là, elle nous informe qu’elle ne sera pas capable d’afficher les listes électorales. Mais tu trouves des gens qui pensent qu’il y aura autre chose qu’une vaste blague à coup de plusieurs centaines des millions des dollars d’ici la fin de l’annéex », réagit un internaute.
Puis, un autre plus radical va plus loin en exigeant que le président de la CENI soit même arrêté pour dilapidation des fonds de l’Etat en faveur d’une élection biaisée qui pourrait même ne pas avoir lieu.
« Pour avoir sabordé lui-même le processus électoral, Kadima doit partir, être arrêté et déféré devant un juge naturel. En dilapidant des millions pour saboter le processus électoral, Kadima se trouve être un criminel économique de grand chemin », réagit-il.
A moins que la CENI se ravise, le processus électoral s’achemine pas à pas dans le mur. Certains craignent même que si le bureau Kadima s’entête à avancer sous ce format, la RDC plonge dans une crise généralisée dès la campagne électorale à venir.
Charles Mapinduzi