Des doutes sur l’intervention effective des troupes de la SADC en déploiement en République démocratique du Congo persistent.
L’Afrique du Sud et la Tanzanie ont déjà leurd contingents sur le terrain. Cependant, certains autres Etats comme le Malawi, l’Angola ou encore le Zimbabwe demeurent timides et imprécis quand à l’envoie de leurs éléments.
Mais, une source au secrétariat de la SADC a expliqué que les difficultés liées au financement mettaient la mission dans l’impasse, que les troupes ne pourraient pas être envoyées au Congo suite à l’absence des fonds. Kinshasa a d’ailleurs été pointé du doigt de n’avoir pas payé sa cotisation annuelle.
« Les États membres du bloc n’étaient pas d’accord sur la fourniture des fonds, car Kinshasa n’a pas payé son versement annuel de 10 millions de dollars« , rapporte-t-on.
Les querelles financières concernant le déploiement des troupes régionales demeurent et jusqu’ici, la SADC n’a toujours pas encore réuni les fonds nécessaires pour supporter la mission en RDC.
A en croire la même source, le mardi 12 février dernier, des discussions sur la question ont eu pour tenter de décrocher un financement à l’ONU, conformément à la résolution du Conseil des Nations-Unies sur le financement des opérations de soutien à la paix dirigée par l’Union africaine.
Cependant, les membres du Conseil de l’ONU ne sont pas unanimes. La Russie et la Chine, notamment, ne partagent pas l’idée de voir la RDC bénéficier d’un autre financement pour une nouvelle mission de maintien de la paix alors qu’il a la MONUSCO, la force la plus chère de l’ONU dans le monde.
« Les principales braises, la Chine et la Russie, se sont opposées à la demande, affirmant que l’ONU ne peut pas se permettre de financer deux missions de maintien de la paix sur le territoire de la RDC. La mission de l’ONU en RDC, la MONUSCO, est la mission de l’ONU la plus chère historiquement, avec un coût annuel d’environ 1 milliard de dollars« , renchérit la même source.
A ce stade, alors que rien ne rassure, seule l’Afrique du Sud semble engagée au combat. En effet, Pretoria continue de faire pression pour que la mission obtienne financement. D’ailleurs, le lundi dernier, Cyril Ramaphosa, son président, a annoncé qu’il enverrait 2900 hommes pour faire partie de cette force.
A en croire la même source, « l’Afrique du Sud a fait tourner chaque pierre pour nourrir la mission, car Pretoria a un ordre du jour caché derrière le déploiement : les transactions minérales ».
Mais, la démarche risque de ne pas faire long feu étant donné que le Conseil de sécurité reste divisé sur le déploiement de cette SAMIRDC (la force de la SADC) et que certains membres continuent de remettre en question le rôle de cette mission.
Il faut toutefois dire que la force de la SADC est quasiment l’un de derniers espoirs du gouvernement congolais qui a mis à la porte les troupes de l’EAC à cause de l’improductivité contre le M23.
Ce serait ainsi un coup dur pour le régime Tshisekedi si la mission de la SADC était stoppée sans aller jusqu’au bout.
Charles Mapinduzi