Stanis Bujakera croupit toujours en geôle depuis le 8 septembre dernier. Le correspondant congolais de Jeune Afrique qui est soupçonné d’avoir fabriqué un document pour incriminer les services des renseignements militaires dans l’assassinat de Chérubin Okende, tué le 12 juillet 2023 à Kinshasa, n’a toujours jamais recouvré sa liberté en dépit de fortes demandes exigeant sa relaxation.
Répondant aux questions des journalistes lors de la conférence de Reuters next à New-York le mercredi dernier, Vital qui a également passé 2 ans à la prison de Makala sous le régime Tshisekedi qu’il a façonné, s’est montré solidaire envers le journaliste.
Et, sans clairement le dire, le président de l’UNC a condamné l’arrestation de Bujakera, faisant entendre que celui-ci travaillait avec professionnalisme. Autrement dit, l’ex-directeur de cabinet de Fatshi a sous-entendu que ce chevalier de la plume détenu à Makala ne peut être à l’origine d’un faux document tel que le prétendent les autorités judiciaires. Cependant, sans vouloir entrer en profondeur dans les affaires de la justice, VK a tranché que le directeur de publication adjoint d’Actualité.cd avait son soutien. Il dit espérer que celui-ci quitte la prison avant les prochaines élections.
« Stanis Bujakera est un journaliste professionnel et il a mon soutien. Mais je ne peux rien dire sur les procédures judiciaires dans mon pays », a-t-il indiqué.
Il faut rappeler qu’une récente enquête de Reporter sans frontières (RSF) a attesté que Stanis Bujakera était innocent. Selon cette enquête approfondie menée, il a clairement été établi que le journaliste n’était pas l’auteur de la note comme le soutiennent les autorités congolaises. D’ailleurs, note-t-on, le document avait déjà plusieurs fois circulé dans les milieux sécuritaires bien avant qu’il ne parvienne à Bujakera.
RSF qui dit avoir même contacté un agent de l’ANR rapporte que ce dernier a affirmé que la note venait de cette agence et qu’il s’agit d’un document adressé à la hiérarchie en attendant vérification, analyste et enquête minutieuse. Et, renchérit Reporters sans frontières, à une source à la présidence de la République de lâcher : « Tout le monde sait qu’elle vient de l’ANR, probablement d’un échelon inférieur pour ensuite être traitée », indique la source.
Par ailleurs, de nombreuses sources diplomatiques ont attesté avoir eu accès au document depuis août dernier : « Elle est authentique et il sera difficile de parler de faux rapport », affirme l’une de ces sources.
A l’issue des enquêtes, le responsable du bureau investigation de RSF se demande pourquoi Stanis Bujakera est toujours détenu et ce que veulent ceux qui le détiennent.
« Si l’accusation avait réellement eu pour intention d’identifier la provenance de ce document, il eût été très simple de constater qu’il avait déjà circulé avant même que le journaliste ne l’obtienne. Avec ces accusations qui ne tiennent pas, que cherchent réellement ceux qui ont décidé d’arrêter ce journaliste? Maintenant qu’un procès s’est ouvert malgré l’absence totale d’éléments à charge, Bujakera devrait au moins pouvoir défendre son honneur et son intégrité en homme libre« , a soutenu Arnaud Friger.
Il faut dire que Stanis Bujakera est en prison, accusé d’avoir fabriqué et transmis une fausse note à Jeune Afrique, note qui revient sur les circonstances dans lesquelles l’opposant Chérubin Okende aurait été tué le 12 juillet dernier à Kinshasa.
Charles Mapinduzi