Depuis l’assassinat d’Idriss Deby Itno et l’accession au pouvoir de son fils Mahatma, le Tchad traverse une crise politique en pleine période transitoire. Depuis octobre 2022, Félix Tshisekedi a été désigné par la Communauté des États d’Afrique centrale en tant que médiateur entre acteurs politiques et forces vives en vue d’apaiser les tensions.
« Tshisekedi va travailler pour fédérer tous les Tchadiens afin qu’ils rejoignent le processus de transition et se l’approprient », précisait, à ce temps-là, Didier Mazenga, ex-ministre congolais de l’Intégration régionale.
Cependant, un an après, le chef de l’Etat congolais n’a pas réussi à juguler la crise. Quand il se rendait à N’Djamena pour la première fois afin de consulter les acteurs impliqués dans la question, les opposants locaux disaient lui faire confiance, lui en tant que fruit d’un long combat au sein de l’opposition dans son pays.
« Nous faisons confiance au président Tshisekedi, car il s’est longtemps battu dans l’opposition », avait indiqué Izadine Ahmat, président du parti des démocrates pour le renouveau, même si certains estimaient que « quelqu’un qui a aussi des problèmes chez lui ne peut pas régler de chez les autres ».
Au bout d’un an, le président congolais est récusé par des partis politiques d’opposition et des organisations de la société civile qui l’accusent de n’être pas en mesure de conduire la médiation, principalement au regard de son rapprochement avec les autorités de N’Djamena.
Une pétition qui a déjà récolté 200 signatures a même été lancée pour exiger son remplacement immédiat.
« Nous avons, avec patience, accepté qu’il continue sa facilitation, avec un certaine prudence. Et le temps nous a donné raison, parce que chaque fois qu’il nous a envoyé des envoyés spéciaux, c’est pour faire du clientélisme, une sorte de technique d’illusion du temps pour tromper les acteurs et on a compris qu’il joue à l’hypocrisie. Malheureusement, il n’est pas un exemple de démocratie », a mentionné un leader de l’opposition tchadienne.
Mais, en réponse, les partisans du pouvoir soutiennent que le chien aboie mais la caravane passe. Ils sont convaincus que la médiation connaîtra un succès, malgré les dénonciations de l’opposition.
Au Congo, des anti-Tshisekedi considèrent que ce qui se passe au Tchad est une honte pour la RDC. Bienvenue Matumo de la LUCHA estime que l’incompétence de Félix Tshisekedi au Congo a également été notée à l’étranger.
« Après l’échec de gouvernance de Tshisekedi marquée par l’accumulation des richesses, la prédation, la corruption, la crise sociale et la banalisation étatique ou encore la répression et l’aggravation de la guerre dans l’Est en RDC, l’opposition tchadienne note l’incompétence notoire de Tshisekedi à conduire la médiation dans la crise et exige son remplacement immédiat. Quel déshonneur pour la RDC », écrit-il.
Charles Mapinduzi
