Jusqu’au bout, Christophe Mboso aura défié toutes les pressions qui essayaient de le faire tomber. En dépit de la démarche des députés nationaux, plus de 2 centaines, le président sortant de l’Assemblée nationale n’ira nulle part.
Selon le ticket revisé de l’Union sacrée, le vieux de 81 ans reste candidat unique au poste de 2e vice-président. Serge Bahati (fils de Lukwebo) ou encore Caroline Bemba (soeur de Jean-Pierre Bemba), eux qui étaient autant au centre des critiques, ont dû jeter l’éponge en passant le relai à d’autres figures. Mais, Mboso est resté immuable.
Antipas Mbusa Nyamwisi qui avait pourtant attaqué le vieux député au Conseil d’Etat a été contraint de retirer sa plainte, justifiant cela par un compromis trouvé à l’interne au sein de l’Union sacrée. Mais, de quel compromis s’est-il agi ici si, au finish, c’est Mboso qui l’emporte ?
Par ailleurs, les députés pétitionnaires qui étaient tout feu tout flamme et qui tenaient à obtenir la tête de leur président sortant se sont désormais tus dan toutes les langues. Comme si le chien avait aboyé mais que la caravane était passée.
Mais, quel rôle joue finalement Christophe Mboso pour défier autant les élus nationaux jusqu’à les faire taire ? Un plaisantin des réseaux sociaux commente : « En Afrique, une équipe de football ne voyage jamais sans son féticheur. Et si Mboso était le féticheur de l’Union sacrée de la nation »?
Décidément, Mboso Nkodia est un pion majeur pour le régime. Le porte-fétiches de Félix Tshisekedi. Sinon, on ne l’aurait jamais autant valorisé avec ses 81 ans qui rendent quasiment invalide la personne humaine. Le pouvoir l’a pourtant préféré à Mbusa Nyamwisi qui paraît encore un peu plus virile.
Des analyses ne peuvent aller que dans tous les sens. Si, de façon formelle, Christophe Mboso ne porte pas de fétiches du régime, il est tout de même une carte maîtresse pour Félix Tshisekedi.
Depuis le début de la saga autour de la constitution du bureau définitif de l’Assemblée nationale, des observateurs témoignaient que Mboso était en effet le candidat des Tshisekedi et de l’UDPS.
Cependant, incapable de débouter ouvertement Vital Kamerhe et Bahati Lukwebo, Félix Tshisekedi a été contraint de se cacher derrière un semblant d’élection primaire afin que celles-ci tranchent pour qui devrait prendre la tête de la Chambre basse. Un exercice que l’UDPS espérait remporter à travers Christophe Mboso à qui elle avait apporté tout son soutien. Malheureusement, les députés ont opéré un autre choix et VK a battu le désigné du pouvoir.
Mais, la manche n’était pas encore totalement jouée. Il fallait impérativement trouver un contrepoids anti-Kamerhe. Ainsi a-t-on sorti Jean Tshilumbayi de l’UDPS auquel il fallait impérativement associer Christophe Mboso et éventuellement Constant Mutamba, 2 pions du régime pour secouer l’imprévisible Vital Kamerhe, le moment venu.
Des indiscrétions avancent que les Tshisekedi envisagent des réformes constitutionnelles majeures dans les mois à venir et veulent se rassurer que l’Assemblée nationale est à leur service. Or, à ce stade, ils craignent que Vital Kamerhe, déjà avec les ambitions de présidentiable qui le hantent, puisse déjouer les cartes et rendre la vie difficile au pouvoir. Ainsi lui a-t-on proposé ce contrepoids où Mboso doit jouer un rôle important.
Le président sortant de la Chambre basse peut ainsi ne pas détenir des fétiches au sens littéral du mot mais il demeure un véritable féticheur pour le pouvoir en ce qui concerne le plan établi pour les réformes constitutionnelles à venir.
Charles Mapinduzi
