Le mardi dernier, en marge de la présentation du programme du nouveau gouvernement, les élus nationaux se sont succédé au perchoir pour décrire les maux qui rongent le pays.
La plupart de ceux qui ont défilé, pourtant de l’Union sacrée, ont peint un tableau sombre de la situation que traverse la nation. Et, sans faire un quelconque dessin, les élus ont avoué que le Congo était à genou dans plusieurs secteurs.
Pourtant, il y a peu, en marge de la campagne électorale de décembre dernier, les Tshisekedistes ont développé une rhétorique autour de la consolidation des acquis, vantant ainsi la gouvernance de Félix Tshisekedi.
Six mois seulement après la présidentielle, les dénonciations se multiplient au sein même de la coalition au pouvoir, les cris plaintifs s’enchaînent, les déclarations de désespoir ne s’arrêtent pas. Que devrait-on donc consolider?
Le mardi, en présence de la nouvelle première ministre, les députés nationaux ont présenté une situation catastrophique sur le plan sécuritaire, avec notamment d’interminables conflits au Nord et Sud-Kivu, dans l’Ituri ou encore dans le Mai-ndombe.
En ce qui est de l’économie, des élus n’ont pas été complaisants. D’ailleurs, en égrainant son programme d’actions, même la nouvelle cheffe du gouvernement a insisté sur la volonté d’augmenter le pouvoir d’achat, de stabiliser le taux de change et à rendre de nouveau vivable la vie au pays grace à une économie prospère.
Le délabrement des routes a également été décrié sur l’ensemble du territoire national. L’absence d’eau et d’électricité, le niveau de l’enseignement au rabais, le transport aérien toujours en panne, etc.
En un mot comme en mille, les Tshisekedistes qui ont pris la parole ont démontré, étape après étape que rien ne marchait en réalité et que la nouvelle équipe avait la responsabilité de relever le défi. Ce qui sous-entend que les 5 ans passés de Félix Tshisekedi ont simplement été un échec cuisant et que ce second quinquennat est celui de tous les enjeux.
La description faite par les députés vient ainsi donner raison à nombre des Congolais qui n’ont arrêté de décrier la gestion du pays par le régime Tshisekedi.
Fin 2023, nombreux ont appelé à une alternative au sommet de l’Etat pour espérer un changement radical en vue d’un Congo nouveau mais ils ont très vite été pris pour ennemis de la République, parfois rattachés à tord au M23 et au Rwanda.
De l’intervention des élus, il ressort que ceux qui ont porté la candidature de Félix Tshisekedi se sont contentés de ce qu’ils gagneraient si leur candidat était réélu, plutôt que de se préoccuper du sort du peuple.
Six mois seulement après, des Tshisekedistes décrivent la même situation déplorée il y a quelques mois. A l’instar du Congolais lambda qui galère, ils se plaignent, dénoncent et notent l’échec de la gouvernance.
Charles Mapinduzi