La saga Fridolin Ambongo-régime de Kinshasa est loin d’être finie. Peut-être même qu’on en est même à sa phase de non retour. D’une part, le cardinal de Kinshasa, comme d’ailleurs tous ses prédécesseurs face aux pouvoirs en place, ne se montre pas tendre vis-à-vis des autorités de Kinshasa dont il critique vertement la gouvernance.
Comme dans une réponse du berger à la bergère, Kinshasa ne rate plus jamais le pasteur de l’Eglise romaine qu’il charge de jouer le jeu de l’ennemi. Il y a peu, par la bouche de son porte-parole, le gouvernement congolais, a accusé Fridolin Ambongo d’encourager les Congolais à prendre les armes contre la République en s’alliant notamment au M23.
Depuis, se dit-on, l’archevêque de Kinshasa passe pour l’un des principaux opposants du régime de Félix Tshisekedi, s’il faut le dire ainsi. Et, il faut, pense-t-on, le traiter en tant que tel. Pourtant, les critiques du prélat catholique peignent la réalité de la situation vécue sur le terrain. Ce dernier semble plutôt dire tout haut ce que les Congolais lambda disent tout bas.
C’est peut-être même cela qui lui attire des ennuis de la part du régime. Le dimanche 14 avril, alors qu’il se rendait à Rome, en dépit de l’éminence que revêt sa fonction, Ambongo a été humilié à l’aéroport international de N’Djili, à Kinshasa.
Par un incident inutilement provoqué, en dépit de son passeport diplomatique du Vatican, Fridolin Ambongo a été empêché de s’assoir dans le bureau VIP de N’Djili.
C’est peut-être même cela qui fâche l’archidiocèse de Kinshasa parce qu’il ne s’agit pas d’une première pour le cardinal de voyager par cet aéroport. Dans un communiqué d’indignation, l’Eglise catholique dénonce l’attitude des autorités congolaises.
« La chancellerie de l’archidiocèse de Kinshasa condamne avec la dernière énergie le traitement dégradant que les services de sécurité officiels aéroportuaires ont réservé à son Eminence Fridolin Ambongo qui se rendait à Rome. Témoins de la scène, beaucoup de compatriotes présents à l’aéroport en étaient très indignés », lit-on dans le document.
L’Archevêché craint que cela soit consécutif aux recettes prises de position de Fridolin Ambongo face à la situation qui prévaut au pays et dit prendre la communauté nationale et internationale en témoin.
« Ce serait dommage si ce traitement fait suite à ses prises de position prophétiques, notamment son homélie de la nuit de Pâques où il interpelle toutes les personnes impliquées dans la crise qui sévit dans notre pays », poursuit le communiqué.
Comme personne ne l’ignore, tous les acteurs qui critiquent le régime sont directement attaqués, soit physiquement, soit à travers des messages relayés sur les médias sociaux. Fridolin Ambongo, le cardinal de Kinshasa, en a plusieurs fois déjà été victime.
Charles Mapinduzi