En prenant le pouvoir le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi ne pouvait jamais penser un instant que 5 ans n’étaient qu’à 2 doigts.
Et, en se séparant de Kabila sur un coup de tête ou encore en narguant ses autres adversaires politiques pour rester seul maître à bord, le fils du sphinx était loin de s’imaginer que décembre 2023 arriverait aussitôt.
Cependant, rien à faire. Impossible d’y échapper. Le temps est arrivé pour que le président congolais rende des comptes au peuple. Car, aussi éternel qu’un pouvoir politique peut paraître, il finit toujours par s’arrêter net.
On en veut pour preuves le maréchal Mobutu ou encore Joseph Kabila qui ont respectivement régné 32 et 18 ans à la tête du Congo. Ou encore en Afrique, la dynastie Bongo qui a dirigé le Gabon plus de 55 ans durant.
Le mandat de Félix Tshisekedi arrive à terme. Et, ce samedi 14 octobre nous sépare de 67 jours seulement pour le régime de rester à la tête du pays, hormis la période transitoire entre la proclamation et l’investisseur du nouveau président élu, à moins que les Congolais décident de les maintenir.
Si des Tshisekedistes ont décidé d’accaparer l’Etat en le privatisant en la défaveur du « peuple d’abord » sur qui ils ont fondé la politique de leur parti, s’ils ont opté pour chosifier les Congolais parce que c’est eux qui faisaient désormais le mauvais et le beau temps au pays, s’ils ont été impliqués dans des magouilles et des mafias les plus insondables, qu’ils se ravisent alors qu’il est encore temps.
En effet, les forts d’aujourd’hui sont les faibles de demain. Joseph Kabila et sa famille politique qui en savent quelque chose devraient être une leçon sur tous les plans.
Rien n’est toujours gagné d’avance. L’ancien régime qui avait tout dans sa poche [CENI, Cour constitutionnelle, finances, armée et police, etc] a été désillusionné en décembre 2018 jusqu’à n’être pas en mesure de proclamer son propre dauphin au regard de la pression populaire et internationale.
Les 2 mois avant le 20 décembre prochain sont donc très décisifs. Soit, ils pourraient rallonger le séjour de Félix Tshisekedi à la Cité de l’UA, soit sonner le glas d’une gouvernance décriée au sommet de l’Etat. Mais, à ces 67 jours, il est évident que le compte à rebours a commencé et le régime doit batailler dur pour assurer sa survie dans un contexte où l’opposition semble prête à affûter ses armes pour faire plier Félix Tshisekedi.
Charles Mapinduzi